Centrafrique: entre défis et attentes du peuple


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Par delà les protestations de la Centrafrique profonde contre le gouvernement du Premier ministre Nzapayéke, il est aisé d’admettre que le pays doit sortir de ce bourbier qui menace vraisemblablement de l’engloutir.

A vrai dire, les défis sont énormes et la présidente de la République semble en avoir une certaine lisibilité. D’un ton braque, elle avait dressé dans ses premiers discours, les défis prioritaires qu’elle s’évertuera de relever avec le gouvernement durant la transition.

A priori, le gouvernement du Premier ministre Nzapayéke doit élaborer, dans les prochains jours, un programme d’action globale qui lui permettra d’absorber partiellement tous les défis qui s’imposent au pays. Un vaste chantier qui nécessite un investissement humain, financier et matériel… Il serait souhaitable que la Présidente Samba Panza et son gouvernement ressortent clairement les attentes du peuple centrafricain dans la politique globale du pays.

Pas de réconciliation sans la justice et la réparation

Quasiment tous les Centrafricains s’accordent à dire qu’il ne peut y avoir de réconciliation sans la justice et la réparation. Or la Présidente n’a jamais évoqué dans ses discours, la poursuite inéluctable de tous les auteurs de différentes exactions et crimes délictueux. Sitôt élue, la Présidente avait juste appelé toutes les forces vives de la nation à la réconciliation et demandé à tous les miliciens d’intégrer les forces armées centrafricaines si tels étaient leurs souhaits.

A fortiori, l’appel de la Présidente a fait l’objet d’une critique acerbe par plusieurs analystes de la crise centrafricaine. D’abord, ils s’interrogent sur la nature d’une telle réconciliation, si on occulte d’emblée la justice et la réparation. Aussi,ils estiment que la Présidente doit mettre en place une commission nationale d’enquête sur la brume contemporaine depuis décembre 2012 jusqu’à nos jours, en vue de contraindre les responsables. Sans doute, l’ONU aurait approuvé la poursuite des auteurs des différents massacres et autres faits délictueux en Centrafrique.

Organiser les états généraux de la Défense

Ensuite, ces analystes sont d’avis que l’armée n’est point un dépotoir pour résorber sans coup férir un conglomérat de bandits ou des trublions qui ne s’identifient que par une violence abyssale d’une autre ère. Enfin, ils souhaitent que le ministre de la Défense organise, dans un bref délai, les états généraux de la Défense, dans l’unique but de faire la relecture des recommandations antérieures de la dite assise, et de traiter minutieusement l’intégration systémique de tous les miliciens désireux au sein des Forces armés centrafricaines.

A contrario, le silence ahurissant de la Présidente laisse transparaître clairement une tentative d’étouffement qui trouve un début de réponse dans l’intervention du sulfureux Abakar Sabone sur RFI : « Le départ de Djotodia a été négocié…» La poursuite des auteurs des exactions fait-elle partie des points négociés pour faciliter le départ de Djotodia ? Les victimes doivent-elles se rendre justice elles-mêmes ? A l’évidence, il est important que le gouvernement s’active pleinement à trouver des solutions qui permettront un dénouement effectif de la crise.

Fort de tout ce qui précède, la Présidente doit mettre les attentes du peuple centrafricain au cœur de ses politiques globales.

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