Centrafrique : Bozizé en France pour reprendre le pouvoir


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Contre toute attente, le Président centrafricain renversé par les rebelles de la séléka, François Bozizé, est actuellement en France. Il a affirmé samedi sur RFI être venu pour rendre visite à sa famille, mais surtout pour reprendre le pouvoir en Centrafrique.

François Bozizé n’a pas renoncé au pouvoir. Au contraire. Il n’a toujours pas digéré son éviction, en mars dernier à la tête du pays, par les rebelles de la séléka, qui ont installé Michel Jdotodia pour assurer la transition. Sa revanche, il compte donc bien la prendre. Contre toute attente, c’est à partir de la France, où il se trouve actuellement, qu’il compte mener son combat pour dit-il être rétabli dans son droit. L’occasion aussi pour l’ex-chef d’Etat de rendre visite à sa famille qui y vit depuis toujours, a-t-il affirmé dans une interview accordée samedi à RFI. Des informations confirmées par le Quai d’Orsay. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que François Bozizé dispose d’un visa qui lui a été délivré en 2012.

Pour François Bozizé, la France pourrait jouer un rôle pouvant contribuer à résoudre la crise dans son pays. La France « a été à nos côtés depuis toujours (…) La France est mieux placée pour pouvoir résoudre le problème avec la contribution de l’Union africaine », a-t-il déclaré à RFI. Toutefois il a affirmé ne pas avoir rencontré de responsables français depuis son arrivée en France, en raison des vacances. Mais « il y a des rendez-vous en vue. On verra comment les choses vont se dérouler », assure-t-il. Mais le porte-parole du Quai d’Orsay s’est empressé de préciser que «aucun rendez-vous n’a eu lieu et aucun contact n’est prévu entre M. Bozizé et les autorités françaises ».

Si l’occasion se présente, je reprendrai le pouvoir

Interrogé sur son intention de reprendre le pouvoir, il a répondu sans hésitation : « Oui. Si l’occasion se présente, je le ferai », assurant vouloir le faire par « la voie politique, puisque la voie des armes ne vient que lorsque la solution politique n’est pas trouvée». L’ex-Président a même annoncé la mise en place d’une structure baptisée « le Front pour le retour de l’ordre constitutionnel en Centrafrique (Frocca) ». Selon lui, « l’objectif de notre structure, c’est suivre de près et dénoncer tout ce qui se passe au pays, afin d’informer l’ensemble de la communauté internationale qui semble n’être pas encore pénétrée de la grave crise, du drame qui se construit en République centrafricaine ».

La situation dans le pays est toujours critique. Pillages, et violences, se poursuivent. Le Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon estime « inadmissible (…) l’absence totale d’État de droit » dans le pays depuis la prise du pouvoir par le séléka et a appelé à des sanctions contre les nouvelles autorités du pays.

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