Centrafrique : à quoi jouent les militaires tchadiens ?


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Le comportement des militaires tchadiens est de plus en plus pointé du doigt par la population centrafricaine, qui les accuse d’être du côté des combattants de l’ex-rébellion séléka. Après avoir attaqué un contingent burundais lundi, ils sont également soupçonnés d’être impliqués dans les hostilités qui ont eu lieu mercredi, où cinq des leurs ont été tués, ainsi qu’une dizaine de civils.

L’attitude confuse des soldats tchadiens, qui composent le plus grand contingent au sein de la MISCA, avec environ 800 hommes, est de plus en plus pointée du doigt. Une partie de la population centrafricaine à Bangui les accuse d’être partisans des rebelles de l’ancienne rébellion séléka, qui a mis un terme au règne de François Bozizé. A tel point que certains se demandent à quoi jouent-ils, alors qu’ils sont censés protéger la population.

Les militaires tchadiens, qui ont perdu cinq de leurs éléments durant les troubles de mercredi, à Bangui, où des affrontements ont eu lieu entre des hommes armés, sont soupçonnés d’être à l’origine des troubles. L’usage de mitrailleuses lourdes et la présence dans les zones de combats de 4X4 et de blindés du contingent tchadien laissent en effet penser qu’ils pourraient être impliqués dans ces hostilités qui ont aussi fait une dizaine de morts.

A l’origine des hostilités contre le contingent burundais ?

Sans compter que lundi après-midi, des échanges de tirs ont eu lieu à Bangui, entre soldats tchadiens et burundais de la force africaine en Centrafrique. Selon le chef du contingent burundais au sein de la MISCA, le lieutenant-colonel Potien Hakizimana, ce sont les Tchadiens qui ont ouvert les hostilités, lançant une grenade en direction des Burundais, alors que ceux-ci venaient d’intercepter six ex-rebelles séléka. Il a également assuré que le contingent burundais avait « fait preuve de retenue, mais que des soldats à l’avant-garde avaient tout de même essuyé des coups de feu et répliqué, blessant trois Tchadiens ».

En attendant, la situation est toujours tendue à Bangui. Pour sûr, elle ne s’améliorera pas de sitôt si des éléments de la MISCA sont aussi impliqués dans les violences.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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