
Du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, la Coupe d’Afrique des Nations revient en plein cœur de l’hiver, avec un public fidèle en France. Diffuseur de la compétition, beIN Sports met en avant une décision du tribunal judiciaire de Paris imposant aux fournisseurs d’accès à internet de bloquer les services qui retransmettent illégalement les matchs. Un signal fort, alors que la CAN est, proportionnellement, l’événement sportif le plus touché par le piratage.
En France, la diffusion de la CAN 2025 se résume à une certitude : pour suivre la compétition légalement, il faudra passer par beIN SportsbeIN Sports. La chaîne détient les droits et installe un dispositif qui, à chaque édition, vise un public large, mais aussi très spécifique, porté par la diaspora et par l’attachement à un tournoi où se jouent autant des histoires nationales que des trajectoires de stars.
Or la CAN arrive avec une particularité devenue presque une “tradition” numérique : le piratage y est massif, au point d’en faire un cas d’école. Selon l’étude de l’Arcom sur “La consommation illicite de programmes sportifs en 2024” publiée en mai 2025, 18 % des Français sont des consommateurs illégaux de sport. Dans cet ensemble, 6 % disent avoir visionné illégalement la Coupe d’Afrique des Nations masculine. Dit autrement, la compétition fait partie des rendez-vous régulièrement captés par les circuits illicites, même si tous les pirates ne la consomment pas.
La CAN proportionnellement l’événement le plus piraté
Mais le chiffre le plus parlant se lit “en proportion”, et il est particulièrement défavorable à la CAN. L’Arcom indique que 22 % des Français suivent la compétition, et que, parmi eux, 17 % la regardent de manière illicite. C’est plus que d’autres compétitions pourtant centrales dans le paysage français. La Ligue 1, par exemple, est suivie par 24 % des Français, mais seulement 10 % de ce public la regarde illégalement. Autrement dit, la CAN n’est pas l’événement le plus regardé, mais c’est celui dont une part exceptionnellement élevée du public bascule vers des accès frauduleux.
A l’aune de ce constat, beIN Sports annonce avoir obtenu une décision du tribunal judiciaire de Paris ordonnant à l’ensemble des fournisseurs d’accès à internet de mettre en place, à compter du 21 décembre et jusqu’à la date du dernier match de la CAN, toutes mesures propres à empêcher l’accès aux services en ligne retransmettant illicitement les rencontres.
Pour le diffuseur, l’enjeu est de protéger la valeur des droits, donc le modèle d’abonnement, la capacité d’investissement dans les compétitions, et l’équilibre économique de la chaîne.
Pour beIN Sports, la CAN est un rendez-vous stratégique. Les audiences peuvent y être fortes, surtout lors des grands chocs ou dès qu’une sélection très suivie en France (Algérie, Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali…) entre en scène. C’est aussi un moment où la conversation collective s’emballe, où les matchs se commentent en direct et où l’offre pirate profite mécaniquement de la demande.
D’où la volonté affichée de “protéger l’intégralité de la compétition” et d’inscrire cette action dans une lutte globale contre le piratage.




