Cameroun : la vente de carburant en bordure de route prend de l’ampleur à Douala


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Carburant frelaté
Du carburant frelaté

Depuis quelques mois, on observe un phénomène inhabituel en bordure des routes de la ville de Douala et d’ailleurs. Lequel n’est autre que la vente de carburant frelaté, très connu sous l’appellation de « zoua-zoua ». Et les principaux clients sont les conducteurs de véhicules et de motos, civiles et hommes en tenue. Une situation qui interpelle au Cameroun.

Alors, quand on voit le nombre de comptoirs se multiplier, et ce, au vu et au su de tout le monde, les populations se demandent « qui est derrière ce business ? », qui autrefois, était combattu avec la dernière « énergie ». Nous notons pour le déplorer que cette activité prend des proportions inquiétantes, et sans aucune mesure de sécurité, on enregistre souvent des cas d’incendie. Et pas plus tard que le 17 mai 2023, à l’entrée du quartier Cacao-Barry à Douala, un comptoir de vente d’essence, s’est consumé avec tout son contenu. Grâce à la prompte réaction des populations, les poteaux électriques et de téléphones, les espaces commerciaux et les plaques publicitaires, ont été à moitié brûlés.

Dégâts causés par de carburant frelaté
Dégâts causés par de carburant frelaté

Pour Samuel Etazi, conducteur de moto-taxi, « quand je vois, d’une part, le nombre de commerçants et commerçantes en bordure de route qui proposent ce carburant de contrebande dans des bouteilles de 1 ou 1,5 litre pour 350 ou 650 FCFA, et d’autre part, le nombre et la qualité des personnes qui, au lieu de se ravitailler à 730 FCFA  pour l’essence et 720 FCFA pour le gasoil, dans les stations-service, déjà en bon nombre dans nos grandes villes, vont plutôt dans ces différents points de vente de carburant, pour ne pas dire, « ces stations-service » d’un autre genre, nous en déduisons que c’est un manque à gagner énorme pour les stations-service, qui ont pourtant de très lourdes charges (impôts, salaires, entretien des installations, factures d’eau et d’électricité, …) ».

Toujours attendre que le pire se produise…

« Je puis affirmer que c’est un réseau « bien huilé ″. Je suis aussi tenté de me poser les questions suivantes : où se ravitaillent ces vendeurs et vendeuses de carburant frelaté ? Avec de multiples postes de contrôle dans nos grands axes routiers et nos cours d’eau, comment font-ils pour passer les mailles de ces filets ? Où sont les associations de protection des consommateurs ? Est-ce que c’est le très bas pouvoir d’achat des camerounais qui serait à l’origine ? », a-t-il poursuivi.

« Ne dit-on pas que « gouverner, c’est prévoir ? Pourquoi toujours attendre que le pire se produise, afin de trouver des solutions ? », demande-t-il. Il faut signaler qu’il y a de cela quelques mois, le préfet du département du Wouri, avait lancé une croisade contre la vente illicite du carburant frelaté. Cette opération, lancée à Douala, visait à débarrasser la ville des points de vente de ce carburant frelaté qui pullulent dans les rues.

Nouveaux tarifs en vigueur

« Sur très hautes instructions du chef de l’Etat, et après des ‟échanges constructifs avec des partenaires sociaux”, le litre de super coûtera désormais 730 FCFA dans les stations-service du pays, en hausse de 100 FCFA (+15%) par rapport au 630 FCFA d’antan. Le litre de gasoil quant à lui reviendra désormais à 720 fcfa, contre 575 FCFA auparavant. Ce qui correspond à une augmentation de 145 FCFA, équivalent à 25,2% en valeur relative ». C’est la quintessence du communiqué signé par le secrétaire général des Services du Premier ministre camerounais, Magloire Séraphin Fouda.

« Depuis le 1er février 2023, les prix de super et du gasoil ont été revus à la hausse à la pompe sur l’ensemble du territoire camerounais », avait-il ajouté. Dans le même temps, la décision gouvernementale consacrait une augmentation du prix du litre de pétrole vendu aux industriels par la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp). Il passait de 410,19 à 560,19 FCFA, soit une hausse de 150 FCFA (36,5%). Par contre le prix du pétrole lampant, majoritairement consommé par les couches sociales défavorisées, est resté stable à 350 FCFA le litre de même que celui du gaz domestique (6500 FCFA) pour la bouteille de 12,5 kg».

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