Cameroun : un an après la répression sanglante de février 2008, les forces de sécurité restent impunies


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Il y a un an, les forces de sécurité réprimaient violemment un vaste mouvement social dans les principales villes du Cameroun en tirant à balles réelles sur les manifestants et en exécutant sommairement plusieurs personnes.

L’Observatoire national des droits de l’Homme du Cameroun (ONDH) a relaté ces faits dans son rapport : «Cameroun – 25/29 février 2008 – une répression sanglante à huis clos», publié le 19 février 2009.

Durant ces quatre journées, au moins 139 personnes ont trouvé la mort. Plusieurs milliers d’autres personnes ont été arrêtées arbitrairement, détenues illégalement et jugées de manière inique. Un grand nombre d’entre elles ont été victimes de traitements cruels, inhumains ou dégradants au cours de leur arrestation ou de leur détention.

Plusieurs journalistes et défenseurs des droits de l’Homme qui avaient alors tenté d’alerter la communauté internationale sur ces violations des droits de l’Homme ont fait l’objet d’actes d’intimidation.

Un an après ces événements, aucune commission d’enquête n’a été constituée afin d’établir la vérité sur ces quatre journées de violences, aucun élément des forces de sécurité n’a fait l’objet de sanctions ni de poursuites judiciaires.

Les conditions sociales s’étant encore dégradées depuis, la possibilité de nouveaux troubles et de répression demeure réelle, notamment à l’approche de l’élection présidentielle de 2011.

Dans le cadre de ses relations bilatérales et multilatérales avec le Cameroun nos organisations demandent ainsi à la France d’appeler les autorités camerounaises à :

 Diligenter une enquête judiciaire, indépendante et impartiale, sur les violations graves des droits de l’Homme commises fin février 2008, afin que les responsables soient jugés et condamnés conformément à la loi.

 Relâcher immédiatement toutes les personnes qui sont encore en détention et qui ont été arbitrairement arrêtées, illégalement détenues, ou injustement condamnées pendant et après les événements de fin février 2008.

 Veiller à ce que les victimes reçoivent des réparations adaptées.

 Tout mettre en œuvre pour garantir un environnement propice à la tenue en 2011 d’une élection présidentielle libre, ouverte, démocratique et transparente.

Source FIDH

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