Cameroun : ouverture du procès de l’assassinat de Martinez Zogo


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Martinez Zogo
Martinez Zogo

Ce lundi 25 mars 2024, un peu plus d’un an après l’assassinat crapuleux du journaliste Martinez Zogo, s’est ouvert au tribunal militaire de Yaoundé, son procès. Un procès très attendu par les Camerounais pressés de connaître la vérité sur ce crime.

Le procès de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo s’est ouvert à Yaoundé, ce lundi. Au total, 17 inculpés doivent défiler devant les juges. Parmi eux, il y a le patron du groupe de presse L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga et le responsable de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Maxime Eko Eko, accusés de « complicité de torture ». Il y a également le chef des opérations de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwe inculpé pour « complicité d’assassinat, complicité d’arrestation et de séquestration, complicité de torture et violation de consigne ». On peut aussi citer le maire de la commune de Bibey, arrêté, en décembre dernier, pour les chefs d’accusation de « complicité d’assassinat et complicité de torture ».

Les autres chefs d’accusation sont : « conspiration de torture et d’arrestation et séquestration », « violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture », « assassinat », « usurpation de titre et usurpation de fonction ». Parmi les 17 accusés, 16 étaient présents au tribunal, ce lundi. Le seul qui n’a pas pu se présenter est Bruno Bidjang, directeur de la chaîne de télévision Vision 4, absent pour raison de maladie.

De fortes attentes dans le rang des proches de la victime

Dans ce dossier sensible, l’instruction a duré plus d’un an sans pour autant apporter des réponses à de nombreuses questions que se posent les Camerounais au sujet de ce crime. Le commun des Camerounais compte sur ce procès pour que la vérité apparaisse afin que l’on sache qui a fait quoi et sur ordre de qui dans cette affaire. Une affaire qui a fini par prendre les allures d’un véritable feuilleton politico-judiciaire et qui est à son troisième juge d’instruction.

« Mes clients attendent que la justice reconnaisse enfin que Martinez Zogo a été assassiné et non pas simplement torturé et que les responsabilités de chacun soient établies (…) C’est la première fois qu’un assassinat avec ce haut degré d’implication au niveau de nos institutions passe devant le tribunal. C’est une première pour la justice », a déclaré Me Calvin Job, avocat de la famille de Martinez Zogo. Puis il ajoute : « Moi, je ne peux pas vous dire que j’ai une confiance totale. J’ai un espoir que les juges qui seront chargés de trancher cette affaire auront en eux la conscience d’être en face d’un moment historique pour la justice camerounaise, et que ce soit un jugement en quelque sorte thérapeutique ».

Venant en appoint à l’avocat, Elise Domtche Woudje, directrice générale de la radio Amplitude FM a déclaré : « Nous sommes contents parce qu’enfin on saura qui a fait quoi dans cette affaire de disparition de notre cher collègue Martinez Zogo. Nous avons soif de justice ».

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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