Cameroun : « Ne stigmatisons pas l’enfant et l’adolescent vivant avec le VIH »


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Catherine Dollfus

Madame Catherine Dollfus, pédiatre française, spécialiste du VIH chez l’enfant et l’adolescent, vient de prendre une part active aux travaux du 5ème séminaire sous-régional pluridisciplinaire ayant pour fil conducteur : « Santé mentale chez l’enfant et l’adolescent vivant avec le VIH et leur famille ». C’est avec une grande satisfaction qu’elle se prête aux préoccupations d’Afrik.com.

Afrik.com : Qui est Catherine Dollfus?

Catherine Dollfus : Une pédiatre française, spécialiste du VIH chez l’enfant et l’adolescent, qui travaille à Paris à l’Hôpital Trousseau et forme depuis 20 ans  les collègues pédiatres africains et leurs équipes.

Afrik.com : Du 19 au 21 février 2019, vous avez animé les travaux du 5ème séminaire sous-régional pluridisciplinaire ayant pour fil conducteur : « Santé mentale chez l’enfant et l’adolescent vivant avec le VIH et leur famille ». Quel était l’objectif pricipal ?

Catherine Dollfus : Améliorer cet aspect spécifique de la prise en charge

Afrik.com : Qui était concerné ?

Catherine Dollfus : Une cinquantaine de médecins, psychologues, infirmiers, participant au réseau EVA (Enfant et VIH en Afrique)

Afrik.com : Quel est l’état des lieux sur la prise en charge globale pédiatrique de l’infection des enfants et adolescents vivant avec le VIH et leur famille en Afrique Francophone ?

Catherine Dollfus : Elle progresse régulièrement avec de nouvelles contaminations des nourrissons en diminution et des jeunes qui deviennent adultes avec une santé qui s’améliore, mais la stigmatisation des enfants par l’entourage familial et scolaire, les interruptions de traitement pour des motifs divers sont encore trop fréquentes, la transition vers le suivi adulte est complexe, les perdus de vue trop nombreux.

Afrik.com : Le Réseau EVA a d’abord déposé ses valises en terre camerounaise en 2012. Pourquoi encore le choix du Cameroun, quand on sait que votre réseau compte 12 pays ?

Catherine Dollfus : Cela est avant tout logistique, des pays tels que le Burundi, la Centrafrique par exemple sont plus difficilement accessibles. Il y a aussi des questions d’ordre sécuritaire dans le contexte actuel de terrorisme etc…

Afrik.com : Pouvez-vous nous faire une brève présentation de votre réseau dénommé « EVA » ?

Catherine Dollfus : Il s’agit d’un réseau de professionnels de santé de 16 sites dans 12 pays d’Afrique Francophone visant à améliorer l’excellence de ces centres de référence pédiatriques pour la prise en charge du VIH pédiatrique et les soutenir dans leurs activités de formation délocalisée.

Afrik.com : Quelles sont les recommandations fortes prises lors de votre rencontre ô combien importante tenue pendant trois jours à Douala?

Catherine Dollfus : Savoir être à l’écoute des difficultés des enfants et des adolescents et leurs familles, reconnaître les symptômes évocateurs de souffrance mentale pour mieux les prendre en charge, bien travailler en équipe, apprendre à gérer son stress en tant que professionnel pour rester disponible et prévenir le burn-out…

Afrik.com : Pouvez-vous nous renseigner sur le lieu et la date des prochaines assises ?

Catherine Dollfus : Cela n’est pas encore fixé à ce jour et dépendra notamment du financement du réseau EVA.

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