Cameroun : le Ndolé-Miondo, le plat qui envoûte les esprits


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Mets typique de la région littorale du Cameroun, il est pratiquement le principal repas qui est spontanément évoqué lorsqu’on parle de cuisine camerounaise. Que la question soit posée à un enfant ou à un étranger, parmi le listing des réponses, surgira le nom « Ndolé ». Qu’est-ce qui fait la particularité de ce plat ? Pourquoi a-t-il acquis autant de notoriété au Cameroun ? Découvrons ce qui fait du Ndolé le plat qui possède le plus les palais et les esprits.

Ndolè ma Myondo, c’est ainsi que les autochtones Sawa et Duala du Littoral appellent ce mets. Ce sont des feuilles de légume cuisinées aux arachides bouillies puis écrasées auquel sont ajoutées des épices et de l’huile, avec une variante protéinique. D’aucuns choisissent d’y mettre du poisson fumé, d’autres de la viande et / ou des crevettes. Et lorsqu’on parle de crevette, ces crustacés qui pullulaient dans les eaux du fleuve Wouri en 1472 évoquent implicitement l’histoire du nom du Cameroun quand on sait que c’est dans cette partie du pays que sont arrivés les premiers étrangers.

Le miondo, féculent de manioc écrasé et cuit dans des feuilles filiformes de bananier, a fini par s’arroger la place de Roi des buffets. Et pour cause, l’« élégance » et la beauté visuelle de ces deux composés ont carrément fait d’eux, bien plus qu’un simple repas, un repas artistique qui, pendant les cérémonies de toute envergure, s’est fait aduler de tous. En effet, riches, pauvres, fonctionnaires, artisans, professionnels libéraux, diplomates, étrangers et par conséquent touristes, à force de voir ce mets si particulier, ont fini par l’aimer, l’adopter et l’adapter. « Si t’es au Cameroun et que t’as pas goûté au Ndolé, alors là, t’as raté beaucoup de choses », racontent assez souvent des Européens à leurs compatriotes.

En marge de l’aspect esthétique, une légende voudrait que les femmes côtières (Sawa, Duala, Ewodi, Abo…) qui cuisinent du Ndolé y aient inclus des charmes… Ce serait ces charmes qui lui conféreraient son succès. Pourtant, bien de femmes issues d’autres tribus du Cameroun et même originaires d’autres pays, arrivent à cuisiner ce plat sans y inclure le moindre élément allogène ou mystique pour le même résultat exquis. Il est donc évident qu’écorces mystiques, gris-gris, charmes et autres philtres n’ont aucun effet sur le Ndolé.

Le Ndolé au Miondo telle une pièce d’identité, a collé à la peau du Cameroun. Tout le monde en parle. Tout le monde l’aime. Et même au delà du triangle national jusqu’à la diaspora, le Ndolé et le Miondo sont commercialisés. Sur l’aspect culturel, le Cameroun bénéficie d’une « publicité au Ndolé » qui peut davantage le favoriser sur le plan touristique. Et à juste titre, hôtels et restaurants, outre les menus étrangers, ont fait du Ndolè au Miondo des pièces maîtresses dans leurs menus afin de captiver l’esprit de leurs clients. Aussi, des organismes ou entreprises œuvrant pour la promotion du tourisme à l’instar du site de réservation d’hôtels en ligne www.Jovago.com, participent à la promotion culinaire locale. Orienter et accompagner un client d’hôtel revient quelque part à s’adjoindre un nouvel adorateur de Ndolé au Miondo.

Par Gaspard Ngono

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