Cameroun : « Le journaliste doit parler des questions monétaires avec aisance »


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Sous la bannière de l’Union Internationale de la Presse Francophone, Monsieur Aimé Robert Bihina, Vice-président international et Président UPF-Cameroun a de nouveau organisé une session de renforcement de capacités qui comme la pluie si précieuse dans la chaleur moite de Douala, constituera assurément une fraîche rosée pour le savoir-faire des journalistes. Malgré son agenda chargé, se confie à Afrik.com

Afrik.com : Monsieur Aimé Robert Bihina, vous avez réuni les hommes et femmes de média au siège du Gicam le 10 novembre dernier. Quel était l’objectif ?

Aimé Robert Bihina :
Dans un contexte où la question de la monnaie alimente des débats passionnés en Afrique francophone, ce séminaire visait à donner des outils aux journalistes pour mieux saisir le phénomène monétaire et tout son rôle comme force d’entrainement et de multiplication de la vie économique et sociale. Car trop souvent, la problématique de la monnaie est réservée à une caste réservée de technocrates au langage hermétique. Or, la monnaie doit pouvoir être maniée, pour ainsi écrire, avec aisance par les journalistes pris entre tous les feux des théories qui se choquent et s’entrechoquent sur l’interaction entre le système monétaire et le progrès économique. Il est constant que la monnaie de par ses fonctions classiques d’instrument de paiement, de mesure et de réserve des valeurs, constitue la pierre angulaire des politiques publiques.

Afrik.com : Dans quel contexte se tient cette rencontre ?

Aimé Robert Bihina
: Ce séminaire se tient dans un contexte d’inflation de thèse et contre thèses sur l’enjeu de la monnaie ou encore plus prosaïquement d’une sortie du FCFA ? Et si l’on ne s’entend pas toujours sur ce qui est bon pour l’Afrique, certains auteurs disent haut et fort ce qui est mauvais pour l’Afrique. C’est le cas de Joseph Tchundjang Pouemi, dans son ouvrage, passé à la postérité, Monnaie, Servitude et Liberté. Il postule que « l’Afrique, faute d’avoir compris, que la monnaie est au cœur des économies modernes dont elle commande les mouvements ». Et de préciser : « Faute de l’avoir compris, ou en feignant de ne pas le comprendre, soit en démissionnant, sans raison, devant ses responsabilités monétaires, soit en les utilisant pour nourrir une administration répressive, a auto-réprimé le système économique et bloqué le progrès. Sans être économiste, l’on en vient à se demander si nos pays sont condamnés à produire des taux de croissance sans développement. A rester des acteurs de la périphérie d’un ordre international vicié, et acteurs d’un développement dont on ne profite pas dans la division internationale du travail.

Afrik.com : Que représente ce séminaire à la quarantaine de participants ?

Aimé Robert Bihina :
Cet atelier est donc une invite à la compréhension du rôle des phénomènes monétaires. La monnaie doit cesser d’être l’affaire de quelques technocrates au langage hermétique. La monnaie doit cesser d’être le territoire d’un petit nombre de spécialistes qui jouent aux magiciens. Il s’agit de donner aux journalistes des outils supplémentaires pour muscler leurs analyses sur une problématique au cœur des grands débats de l’heure. Dans un espace public encombré, voire saturé par des spécialistes de tout et expert en rien, le journaliste doit se capaciter pour rester l’éclaireur de conscience, le définisseur des situations et le professionnel d’un journalisme d’impact.

Afrik.com : Que prévoit l’agenda de l’UPF-Cameroun dans un avenir proche?

Aimé Robert Bihina :
Ce séminaire constitue le prologue d’un mois d’activités particulièrement chargé pour l’UPF-Cameroun. Ainsi, le 27 octobre dernier, nous avons organisé un séminaire de même format, sur les mécanismes et opportunités de développement pour l’Afrique. Et du 20 au 27 novembre, une délégation de l’UPF-Cameroun forte d’une quinzaine de membres séjournera à Conakry en Guinée dans le cadre des 46è Assises internationales de la presse Francophone sous le thème : « Médias, investigation et transparence ». Et de Conakry, nos yeux se porteront à l’horizon novembre 2018, en Arménie pour les Assises de 2018, et plus loin encore nos regards se projetteront en novembre 2019 où nous comptons accueillir au Cameroun les Assises internationales, avec 400 journalistes de l’espace francophone qui fouleront une fois de plus, le sol du Cameroun. Après le rendez-vous inoubliable de 2009, nous espérons organiser un raout journalistique mémorable en 2019.

Voir le Facebook d’Aimé Robert Bihina

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