Cameroun : la visite de Nabil Mbombo Njoya à Magba tourne au vinaigre


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Sa Majesté Nabil Mbombo Njoya
Sa Majesté Nabil Mbombo Njoya

Devons-nous désormais éviter/supprimer certains termes, adages et autres expressions communément utilisés dans notre pays ? Tenez ! Pour avoir prononcé « Mon fils » dans son mot de bienvenue, le chef de la communauté Tikar, s’est vu décoiffé publiquement, interrompant ainsi la visite de Nabil Mbombo Njoya, roi des Bamouns, le 3 février 2023, dans la localité de Magba, située dans la région de l’Ouest. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

En effet, dans la matinée du 3 février 2023, Nabil Mbombo Njoya a effectué une visite de courtoisie à son homologue, le chef de la communauté Tikar. Souhaitant la bienvenue à son hôte de marque, qui n’était autre que Nabil Mbombo Njoya, le roi des Tikar a amicalement dit « mon fils ». Ce terme a été comme « une buchette d’allumette » jetée dans l’essence. Subitement, tout a tourné au vinaigre : le discours interrompu, le buffet saccagé, le chef brutalisé et dépouillé de ses attributs, son palais vandalisé, son véhicule incendié, les commerces pillés, le câble du bac coupé, en rendant ainsi difficile la traversée du fleuve Noun…

« Mon fils », le mot de trop ?

« Moi, je crois qu’un réel problème de formation, de sensibilisation et d’éducation s’impose avec acuité à tous, mais plus précisément aux « Ntchinda » (la garde du chef ) de nos gardiens de traditions, dans son entièreté, car, cela va nous mettre à l’abri des scènes que nous avons vécues à Magba, dans le département du Noun, lesquelles ont conduit aux nombreux dégâts : le chef des Tikar violenté, dépouillé publiquement de ses attributs, son véhicule incendié, son palais vandalisé, les boutiques pillées, sans compter les cas de blessures enregistrés. Tout un spectacle pour avoir affectueusement appelé son hôte de marque, le sultan des Bamoun « mon fils ». Alors, la question que je pose est celle de savoir s’il y avait un litige entre les deux peuples? Quelle honte pour ce chef humilié devant ses sujets ! Comment sera-t-il vu/traité après ?, déclare un riverain. « Vivement que justice soit faite pour que pareil acte ne se produise plus ! », a-t-il conclu.

Au moment où nous mettions cet article sous presse, le BIR (Bataillon d’intervention rapide), corps d’élite de l’armée camerounaise, a été dépêché à Magba, afin de mettre de l’ordre et de permettre à la justice de faire son travail.

Installés dans le département du Noun, région de l’Ouest, les Bamouns, les Tikar et les Bamilékés ont des ancêtres communs, pratiquent les mêmes activités (élevage, agriculture, artisanat et commerce), mais la différence se situe au niveau de la langue.

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