Cameroun : Biya gâte les préfets et sous-préfets


Lecture 2 min.
Paul Biya, Président du Cameroun
Paul Biya, Président du Cameroun

Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji a procédé, le 2 mars 2022, à la remise d’une quarantaine de véhicules tout-terrain flambant neufs aux autorités administratives, venues des départements et arrondissements du Cameroun.

« Tout, sauf des jouets », c’est ainsi qu’a qualifiés le quotidien d’Etat Cameroon Tribune, les véhicules de fonction remis, mercredi dernier, aux préfets et sous-préfets. Ils ont reçu les clés de ces engins à quatre roues, don spécial du chef de l’Etat, des mains du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

En remettant ce matériel aux autorités décentralisées, le MINAT (ministre de l’Administration territoriale) a profité de l’occasion pour remercier le chef de l’Etat « 40 véhicules de par les temps qui courent, c’est un événement important et une mesure forte qui mérite d’être saluée à sa juste valeur. Il y a longtemps, je dis bien très longtemps, qu’on n’avait pas vu une telle dotation importante accordée en une seule fois à une administration camerounaise », a indiqué Paul Atanga Nji.

Remise véhicules au Cameroun
Remise véhicules au Cameroun

« L’utilisation de ces outils de travail à d’autres fins entraîne très rapidement leur détérioration. Il est inadmissible qu’un véhicule administratif acheté neuf devienne hors d’usage après moins de trois ans seulement. Ils sont à la charge de ceux à qui ils sont destinés. Vous devez les utiliser comme des biens personnels », a souligné Atanga Nji. « Ces autorités administratives sont déjà véhiculées. J’ai encore en mémoire, une dotation présidentielle de 50 véhicules 4X4 de marque Toyota Fortuner flambant neufs, en 2018. On trouve dans leurs parkings, les véhicules encore en bon état « sur cale », à cause d’une petite pièce qu’il faut changer », déclare une enseignante en grève.

« Et quand j’évalue le coût d’un véhicule qu’elles viennent de recevoir, je me rends compte qu’il pouvait bien payer le salaire de plusieurs enseignants, en grève depuis près de trois semaines. Est-ce à dire que l’enseignant est un « moins que rien » dans notre société ? Est-ce à dire que notre pays marche déjà par « la tête » ? Est-ce à dire que les ressources de notre pays n’appartiennent qu’à une poignée de personnes et la majorité de la population doit croupir dans la misère ? Toute chose a un début et une fin ! Alors, qui vivra, verra ! », conclut l’enseignante.

Il a été rappelé aux bénéficiaires d’utiliser à bon escient, ces biens de l’Etat offerts dans un contexte de crise.

A lire : Affaire Fotso contre l’hôpital Américain de Paris : lettre ouverte à Paul Biya

Suivez Afrik.com sur Google News Newsletter