Calmer le jeu : priorité du médiateur


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
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Appel à la raison du secrétaire général du Comité des médiations : les acteurs du conflit doivent comprendre que le retour à la paix est prioritaire. Impressions à l’heure de la pause. Alors que les négociations avec les cadres du RDR vont bon train.

Le professeur Ouraga Obou est le secrétaire général du Comité des médiations, qui dans le cadre de la Commission de réconciliation nationale tente de concilier les positions du gouvernement et du RDR. Dans le contexte que l’on sait, c’est presque  » mission impossible « . Mais le Comité a quelques succès à son actif : la rencontre entre Laurent Gbagbo et le général Gueï en fuite, et l’autorisation d’un meeting RDR : une concession obtenue auprès du RDR qui voulait une manifestation nationale et du gouvernement qui l’avait interdite.

Afrik : Dans un tel contexte de violences, avec des adversaires aussi déterminés, comment travaillez vous à rapprocher des positions aussi inconciliables entre le pouvoir et le RDR ?

Pr Ouraga Obou : Nous y travaillons, pourtant. Et croyez-moi, ma détermination est intacte. En ce moment nous sommes en pleine négociation avec le RDR. Nous voulons dégager une série de propositions avec la direction de ce parti. Ensuite, nous irons voir le gouvernement. Voilà comment ça se passe. Evidemment nos négociations sont confidentielles et il est fort possible qu’on en parle encore toute la nuit.

Afrik : Quelle est la position de la direction du parti de M Ouattara au moment où nous vous parlons et comment tentez vous de la faire évoluer ?

OO : Ils sont sur la position connue : M. Ouattara est éliminé des législatives, donc ils ne veulent plus présenter un seul candidat. Nous rétorquons que les élections sont une chose, mais que la première priorité, c’est la sécurité et le retour à la paix. Avant tout, il faut calmer le jeu et dépassionner le débat. Il faut que chacun des acteurs comprenne que personne, ni le RDR, ni le gouvernement, n’a intérêt à ce que continue cette situation qui menace de dégénérer en guerre civile. Nous sommes les fils d’un même pays. Nous l’aimons et nous voulons préserver son unité.

Afrik : L’unité du pays, c’est donc bien ça l’enjeu de vos discussions ?

OO : Jamais je n’ai entendu quiconque à la direction du RDR se déclarer favorable à la scission du pays.

Afrik : Mais avec des interlocuteurs ainsi acculés, n’est-ce pas trop tard pour demander de calmer le jeu ?

OO : Nous avions réussi à sortir de l’impasse en début de semaine entre ceux qui voulaient manifester et le gouvernement décidé à empêcher cela. Malheureusement, ça n’a pas suffi à enrayer les violences. Aujourd’hui, nous avons une obligation de résultat. C’est dur, mais c’est normal pour un médiateur. Je ne garantis pas le résultat, mais j’y crois. Sinon je ne serais ici.

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