Ça démissionne à Maurice


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Drapeau du l'Ile Maurice
Drapeau du l'Ile Maurice

Vendredi : Cassam Uteem, président mauricien, démissionne de son poste. Lundi : Angidi Chettiar, président mauricien par intérim, présente lui aussi sa démission. Ils ont tous les deux refusé de signer un texte de loi très controversé de prévention du terrorisme, adopté par le Parlement.

Le Prevention of Terrorism Bill (PoTa) sème la terreur dans les rangs politiques de l’Ile Maurice. Le président en exercice, Cassam Uteem, a démissionné vendredi, suite à l’adoption, dans la soirée de jeudi, de ce texte de loi de prévention du terrorisme. Lundi, c’est au tour du vice-président Angidi Chettiar, qui avait accédé au poste de président par intérim, de faire de même. Comme le prévoit la Constitution mauricienne, c’est le juge en chef de la Cour suprême, Arianga Pillay, qui assure depuis l’intérim de la présidence.

 » L’Assemblée nationale ne m’a pas laissé le choix « , a déclaré Cassam Uteem.  » Je suis d’accord pour qu’il y ait une loi antiterroriste. Mais il y a dans cette loi des clauses qui à mon avis sont contraires à notre vie démocratique et à notre souveraineté. Jusqu’à la dernière minute, j’ai cru qu’il était encore possible de considérer sérieusement le point de vue du président. Malheureusement, tel n’a pas été le cas.  »

Un pas vers la dictature ?

Cassam Uteem n’est pas le seul à critiquer ce texte, qui soulève une vraie polémique sur l’Ile. Présenté par le gouvernement du premier ministre Anerood Jugnauth, dans le cadre de la campagne internationale contre le terrorisme après les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis, il donne pouvoirs accrus à la police, à l’appareil judiciaire et au Premier ministre. Les partis d’opposition sont en majorité hostiles à cette loi, affirmant que la population est de leur côté.  » Avec ce texte, le gouvernement prend la voie de la dictature « , n’hésite pas à affirmer Atma Shanto, de la Fédération des Travailleurs Unis. Quant à Angidi Chettiar, il avait qualifié le PoTa de  » loi très dure « .

Le Parlement mauricien doit être convoqué en séance spéciale le 25 février prochain, pour élire un nouveau président et un nouveau vice-président. Il reviendra au nouveau président de promulguer la législation controversée.

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