Burkina Faso : Me Guy Hervé Kam bientôt auditionné


Lecture 3 min.
Me Guy Hervé Kam
Me Guy Hervé Kam

L’avocat burkinabè Guy Hervé Kam, arrêté depuis janvier, sera bientôt auditionné. C’est la substance d’un courrier adressé, ce vendredi, par le bâtonnier de l’ordre des avocats du Faso à ses collègues.

Au Burkina Faso, on s’achemine peut-être vers le dénouement du dossier Me Guy Hervé Kam. En tout cas, le courrier adressé, ce vendredi, par le bâtonnier de l’ordre des avocats du Faso à ses collègues autorise une telle supposition. En effet, dans sa correspondance, Me Siaka Niamba a indiqué avoir reçu, le 8 avril 2024, une copie de la lettre portant autorisation de l’audition de Me Guy Hervé Kam, adressée par le président de la Chambre d’instruction au procureur du Faso.

Dans cette lettre, le président de la Chambre d’instruction demande clairement que l’audition de l’avocat arrêté se fasse « dans le strict respect des articles 6 du règlement N° 05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA et de la loi N° 16-2000/AN du 23 mai 2000 portant réglementation de la profession d’avocat au Burkina Faso d’une part, et de l’ordonnance du 7 mars 2024 du juge des référés-liberté du tribunal administratif de Ouagadougou d’autre part ».

Le bâtonnier précise, par ailleurs, que le président « a affirmé attacher du prix au respect des termes de sa lettre parce qu’il y va de la crédibilité tant de la Transition que de l’institution judiciaire ». Se fondant sur ces instructions du président de la Chambre d’instruction, Me Siaka Niamba, a exprimé son espoir de voir Me Guy Hervé Kam libéré « dans les plus brefs délais ».

Une arrestation qui a suscité une série de réactions

C’est dans la soirée du mercredi 24 janvier 2024 que l’homme de droit a été interpellé à l’aéroport international de Ouagadougou, alors qu’il revenait de Bobo-Dioulasso. Il est alors conduit dans les locaux de la Sûreté nationale sans connaître les motifs de son arrestation. Les organisations de la société civile telles que le mouvement SENS coordonné par Me Guy Hervé Kam lui-même, le Balai citoyen ou encore le Syndicat des avocats du Burkina Faso, la Conférence des barreaux de l’UEMOA, le Conseil de l’Ordre du barreau de Paris ont tous protesté vivement contre cette interpellation et demandé une libération immédiate de l’avocat. Sans obtenir gain de cause. Même la décision rendue, le 7 mars 2024, par le tribunal administratif de Ouagadougou, qui a ordonné la remise en liberté de l’avocat, n’a pas été mise en application. Tant et si bien que Me Guy Hervé Kam est toujours maintenu en détention.

Ce vendredi, le mouvement SENS avait appelé à une manifestation de protestation devant la Sûreté nationale avant de revenir sur sa décision. Ceci, à la suite d’une lettre reçue de la Délégation spéciale de Ouagadougou qui estimait la manifestation « inopportune (…) au regard du communiqué N° 03 en date du 30 septembre 2022 du MPSRII suspendant les activités des OSC, des partis et formations politiques toujours en vigueur et surtout de la sensibilité du site choisi ». Tout en contestant l’argumentaire développé par la Délégation spéciale de Ouagadougou et en fustigeant une politique de deux poids deux mesures de sa part, les responsables du SENS se sont résolus à surseoir à leur manifestation.

Avatar photo
Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News