Burkina Faso : Les greniers sont pleins


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Les résultats de la campagne agricole 2006-2007 font état d’une production céréalière estimée à 3,86 millions de tonnes, contre 3,65 millions l’année dernière. Soit une hausse de 6% en un an. Des résultats rassurants pour un pays qui craignait le pire au début de la saison.

Le mil (1,1 million de tonnes) et le sorgho (1,5 million) demeurent les premières cultures, mais le riz, avec 189 000 tonnes, et le maïs (905 000 tonnes) enregistrent les plus fortes hausses. Le maïs a connu une hausse de 13%, le riz, 102% et le fonio, 39%.

Les besoins céréaliers nationaux se chiffrent à 2 676 900 tonnes comprenant 2 518 200 tonnes de besoins de consommation humaine, 158 700 tonnes pour la reconstitution du stock final. Il se dégage ainsi un excédent brut de 779 300 tonnes.

Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, la production 2006/2007 connaît un accroissement de 18%.

Ces données statistiques du ministère de l’Agriculture laissent entrevoir une baisse des prix des céréales sur le marché.

Ces performances sont rassurantes parce que les caprices pluviométriques enregistrés dans certaines localités, notamment celles du Sahel, de l’Est, du Nord et du Centre-Nord, avaient fait craindre le pire, au début de la saison.

Ainsi, le bilan céréalier prévisionnel net excédentaire est de 1,09 millions de tonnes. Cet excédent équivaut à près de 43% des besoins de consommation des populations.

Les prévisions d’importations (riz et blé notamment) et d’aide alimentaire s’évaluent respectivement à 325 900 tonnes et 25 100 tonnes contre des prévisions d’exportation de 31 100 tonnes.

Les excédents céréaliers permettront de consolider la reconstitution des stocks et devraient permettre un bon approvisionnement des localités déficitaires du pays.

8 provinces ont des besoins inférieurs à 90% et 14 autres provinces sont en situation d’équilibre, avec des taux de couverture compris entre 90% et 120%.

‘’23 provinces ont des taux de couverture des besoins élevés, atteignant ou dépassant 120% des besoins « , selon le Ministre délégué à l’agriculture, Bonoudaba Dabiré.

Le riz en hausse mais toujours en crise

Les acteurs de la filière riz confrontés à la mévente du riz local (face à la concurrence déloyale du riz asiatique) veulent un soutien fort de l’Etat.

Ils revendiquent notamment une plus grande taxation du riz importé (actuellement à 10% de droits de douane), un meilleur encadrement des producteurs, la diminution du prix des intrants et des équipements agricoles et l’écoulement de la production.

Le pays dépense annuellement une trentaine de milliards de F CFA pour l’importation du riz pour une production nationale d’environ 110 000 tonnes.

Taïwan appuie depuis 2001 le Burkina à hauteur de 12 milliards de FCFA dans le cadre du Projet riz pluvial, qui arrive à terme à la fin de 2006.

En 2005 la production nationale issue des 6 000 hectares de bas fonds aménagé par ce projet était de 13 000 tonnes.

Par Tiego Tiemtoré, correspondant d’Afrik.com au Burkina Faso

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