Burkina Faso : les candidatures d’anciens ministres de Compaoré attaquées


Lecture 3 min.
arton50954

Le candidat à l’élection présidentielle pour « Le Faso Autrement », Ablassé Ouédraogo, a déposé dimanche un recours devant le Conseil constitutionnel burkinabè pour annuler la candidature de Roch Marc Christian Kaboré, un ancien proche de l’ex-président Blaise Compaoré, passé dans l’opposition.

Le candidat du « Faso Autrement », Ablassé Ouédraogo, a introduit dimanche un recours en annulation contre la candidature de Roch Marc Christian Kaboré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Il est un des favoris pour le prochain scrutin. En avril dernier, une loi votée par le Conseil de transition a interdit la candidature des anciens proches de l’ex-chef d’Etat Blaise Compaoré qui avaient soutenu la modification de la Constitution alors prévue pour permettre une nouvelle candidature du Président démissionnaire fin octobre dernier.

Un code électoral condamnée par la CEDEAO

« C’est pour cela que nous avons soumis un recours contre (…) Roch Marc Christian Kaboré, concepteur de la modification de l’article 37 », a déclaré Ablassé Ouédraogo. L’article 37 voté en 2000 limite à deux le nombre de mandat du président de la République du Burkina Faso. Le pays s’était fait condamner le 13 juillet dernier par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour cette nouvelle disposition du code électoral burkinabè.

Lire sur le sujet : Exclusion des pro-Compaoré : la CEDEAO condamne le Burkina Faso

Roch Marc Christian Kaboré est un ancien proche de Blaise Compaoré. Il a été plusieurs fois ministre et président de l’Assemblée nationale, de 2002 à 2012. Il devient alors un adversaire de l’ex-chef de l’Etat, s’opposant à la modification de l’article 37. Il fonde le MPP avec d’anciens membres du régime.

Près de 16 candidats sur 22 retenus

Ablassé Ouédraogo estime que le passage dans l’opposition de Roch Marc Christian Kaboré a été forcé par Blaise Compaoré qui l’avait écarté. Il serait donc visé par la nouvelle disposition du code électoral. L’ancien ministre des Affaires étrangères Djibril Yipéné Bassolé, l’ancien ministre des Sports Yacouba Ouédraogo ainsi que deux anciens responsables de l’ex-majorité Ram Ouédraogo et Salvador Yaméogo, sont également visés par le recours déposé. Une demande d’invalidation similaire a été déposée samedi par le candidat de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), l’avocat Bénéwendé Sankara.

Ils sont 16 candidats sur 22 a avoir été retenus par le Conseil constitutionnel pour concourir à la prochaine Présidentielle. Cette liste provisoire ne peut être contestée que par les candidats retenus. « Le manque de confiance entre acteurs politiques, l’indignité et la mauvaise foi manifeste ont souvent conduit au bout du compte, à des conflits post-électoraux plus ou moins violents, chacun réclamant la victoire du scrutin. Cela n’arrive pas qu’aux autres. Soyons vigilants ! », ont appelé les Evêques du Burkina Faso dans une déclaration commune, rapporte AIB. « La démocratie à laquelle nous aspirons tous, ne saurait être la dictature d’une majorité politique, ethnique, régionale ou religieuse », précise le texte.

Appel à la « désobéissance civile »

Ce sont plus de 42 candidatures d’anciens proches de Blaise Campaoré qui ont déjà été invalidées par le Conseil constitutionnel.

Le 26 avril dernier, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et des partis politiques de l’ex majorité ont menacé de boycotter toutes les prochaines élections si leurs candidats ne sont pas réintégrer au processus électoral. Le CDP avait appelé ses militants à la désobéissance civile.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News