Burkina : Compaoré dément utiliser le Sénat pour être candidat en 2015


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Interviewé lundi par la télévision nationale burkinabè, RTB, qui fêtait ses 50 ans, le Président Blaise Compaoré a démenti les allégations selon lesquelles il va utiliser le Sénat qui verra le jour en septembre pour se représenter à la Présidentielle de 2015.

Blaise Compaoré riposte contre les diverses accusations à son encontre proférées depuis plusieurs semaines par l’opposition. Cette dernière l’accuse de vouloir se servir du Sénat, qui sera créé en septembre, pour se représenter à la Présidentielle de 2015. Selon elle, le Président Compaoré se servirait subtilement de l’article 37 de la Constitution pour atteindre son objectif : briguer un nouveau mandat à la tête du pays.

Des allégations tout bonnement rejetées par le chef d’Etat, qui a tenu dans une longue diatribe à se défendre, lors d’une interview, lundi, sur la télévision nationale burkinabè, qui fêtait ses 50 ans. Il a affirmé son intérêt pour le Burkina Faso, rappelant aussi qu’il a les mêmes droits que tout le monde : « Depuis que je suis Président, on me prête cette intention. Je pense que, de ma position, ce qui est important, c’est de veiller à ce que nous puissions respecter ensemble la Constitution du Burkina, car c’est cela qui est avant tout le ciment de nos engagements divers pour la politique et pour ce pays », a-t-il déclaré.

Un pouvoir à vie?

Pour le dirigeant burkinabè, « le plus grave, ce n’est pas de m’accuser de vouloir utiliser le Sénat pour ceci ou cela, puisque l’on m’accuse même d’avoir retardé l’émergence de ce pays depuis que je suis Président, alors que je pense avoir apporté plus d’eau potable, plus d’écoles, plus de santé, plus de libertés. Donc c’est un débat qui, pour moi, n’a pas beaucoup d’intérêt. Je crois que nous sommes là pour le Burkina et je crois que j’ai les mêmes droits que tout le monde. »

Depuis l’annonce de la création du Sénat en septembre, une première au Burkina Faso, plusieurs milliers de manifestants sont descendus le 29 juin dans les rues de Ouagadougou, à l’appel de l’opposition pour contester ce projet qui, selon eux, maintiendrait Blaise Compaoré au pouvoir à vie. « Personne ne veut de ce Sénat, incarnant une supercherie et un gaspillage inacceptable. Le pouvoir cherche à imposer coûte que coûte ce Sénat pour engager une révision de l’article 37 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels et donner à M. Compaoré un pouvoir à vie », avait déclaré le chef de file l’opposition, Ziphirin Diabré.

Les protestataires qui ont réclamé le départ du Président burkinabè manifestaient également pour dénoncer l’augmentation du coût de la vie au Burkina Faso. Le mouvement « Balai citoyen », créé par de jeunes Burkinabè à l’issu de ces protestations, dénonce également la cherté de la vie dans le pays. Il y aurait-il un début de vent de révolte au pays des hommes intègres ?

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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