Bouré Laye, le laveur de voitures qui rêve de devenir fermier


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Bouré Laye
Bouré Laye

En quatre années passées dans la région de Thiès, Bouré Laye aura tout tenté pour subvenir à ses besoins, à traves de petits boulots. Débarqué dans la capitale du Rail, en 2017, celui qui a quitté son Kounghel natal, dans la région de Kaffrine, est aujourd’hui laveur de voitures. Un métier qui lui a permis de voir le bout du tunnel. Il s’est confié à AFRIK.COM.

A 21 ans, le jeune homme a l’art de manier le chiffon. Vêtu d’un tee-shirt et d’un bermuda, il met à peine 12 minutes pour achever le lavage d’une petite voiture. En retour, Bouré Laye peut empocher entre 500 FCFA et 2 500 FCFA par voiture lavée, selon la tâche à accomplir. Le lavage simple incluant la carrosserie, le balayage de l’habitacle et le lavage des tapis de l’intérieur. « Souvent, on se met à deux sur une voiture. Parfois à trois, lorsque le client est pressé », confie celui qui vient de boucler un an dans cette profession.

« Je suis arrivé ici à Thiès en 2017, en provenance de la région de Kaffrine (centre du Sénégal), à la recherche de travail. Au départ, je m’étais lancé dans le petit commerce avant d’être recruté dans une boutique d’alimentation générale où je percevais 50 000 FCFA par mois. Avec ce revenu, j’avais du mal à joindre les deux bouts. J’ai laissé tomber ce travail pour rejoindre une agence de gardiennage. J’étais rémunéré à 75 000 FCFA par mois, mais je peinais toujours à joindre les deux bout », raconte-t-il tout en sueur, avec ses 90 kg de muscles.

Bouré LayeBouré Laye n’a pas chômé durant sa tendre enfance. Comme la quasi-totalité des enfants du Sénégal, il a fait les bancs de l’école dite française. Il a fait son cycle primaire, du CI au CM2 à l’école élémentaire Kimithan Kamara de Kounghel. Il a dû quitter l’école en classe de sixième, étant très âgé à l’époque, compte tenu de son âge avancé, lorsqu’il débutait à l’école. Il avait en effet 10 ans. Arrivé en classe de 6ème, Bouré Laye avait 17 ans révolus. Il fallait penser à se prendre en charge et cap a été alors mis sur Thiès (70 km de Dakar). Il lui fallait tout simplement trouver des moyens de survie.

Non satisfait de ses revenus avec son métier de gardien, Bouré Laye jette l’éponge et s’en va à l’aventure. Cela fait à peine un an qu’il s’est engagé dans le lavage de voitures, « je ne me plains pas », répond-il à la question de savoir si ce métier nourrit mieux son homme. « L’avantage ici est double. Non seulement, on gagne beaucoup plus, mais aussi, nous ne sentons pas les creux du mois. On lave les voitures à longueur de journée certes, mais aussi tous les jours du mois. Donc, on encaisse de l’argent chaque jour, même quand le mois est creux », note-il fièrement.

« Pour une journée bien dorée, je peux me retrouver avec au moins 15 000 FCFA par jour. Quand ça marche bien, je peux me retrouver facilement avec 25 ou 30 000 FCFA par jour. En un mois, je peux facilement gagner 400 000 FCFA voire plus. Et comme je vous l’ai dit tantôt, l’avantage est que je ne connais pas le mois creux, j’ai des revenus chaque jour. Ce qui est important aujourd’hui est que je ne me plains pas. Je rends grâce à Dieu », se réjouit-il, non sans dévoiler ses projets.

« Je fais ce boulot qui me permet certes de bien gagner ma vie, mais je ne compte pas m’éterniser dedans. Plus tard, je compte me retrouver à gérer une ferme avec des animaux à élever : des moutons, des bœufs, de la volaille. Avec un verger et même un champ, pour pouvoir cultiver plein de choses. C’est mon souhait le plus ardent et un objectif que je compte atteindre ».

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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