« Boubou », prétexte esthétique pour lutter contre les clichés


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Le boubou, ce tissu prisé en Afrique, a été mis en honneur dans l’ouvrage de Mariama Samba Baldé, paru en décembre 2013. Cette écrivaine sénégalo-guinéenne se sert, dans son ouvrage, du boubou afin de lutter contre les clichés. C’est lors d’une rencontre-débat le 27 novembre au musée du quai Branly à Paris, que Mariama Samba Baldé a présenté son ouvrage.

Un an après la parution de son ouvrage, Mariama Samba Baldé en fait la présentation à Paris. Boubou, qui comprend 65 portraits, met en scène ce tissu africain afin de déconstruire ce qu’elle appelle des « clichés racistes ressuscités ». C’est dans une salle de lecture complétement sous le charme que Mariama Samba Baldé offre à ses auditeurs, à travers un diaporama, un voyage artistique teinté de clichés.

Boubou : hommage au corps et corps de métiers

A travers son ouvrage, l’auteur rend hommage aux hommes et femmes exerçant leur métier en boubou. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Mariama Samba Baldé à écrire Boubou. Lors d’un voyage au Sénégal, Ségolène Royal, aujourd’hui ministre de l’Ecologie, a vêtu un boubou. Une tenue qui a interpellé un député français déclarant que la tenue de Ségolène Royal lui rappelait sa femme de ménage et que le boubou ne reflétait pas l’image d’une femme politique d’envergure. Avec « ses outils dérisoires », Mariama Samba Baldé souhaite rectifier une image, celle des femmes et des hommes pouvant occuper d’importants postes, notamment en politique, dans leur boubou. Selon elle, « la photographie de ces corps donne une image autre que celle relayée dans les médias ».

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Le boubou : un prétexte pour témoigner

« J’ai vu une France avec le racisme aller de plus en plus loin ». A l’écriture de Boubou, le discours à Dakar de Nicolas Sarkozy fait grand bruit. « Mon but n’était pas de réagir pour réagir, mais d’essayer de rectifier ce qui pouvait être faux ». Muni d’une plume et d’un appareil photo, Mariama Samba Baldé décide de témoigner, de s’exprimer face à « l’absurdité du racisme et le drame de Français sujets à la discrimination ». Chaque personne, personnalité ou anonyme, pris en photo pour cet ouvrage, délivre son ressenti sur le racisme, la discrimination, la vision du boubou à travers le monde.

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Mariama Samba Baldé qui pose aussi dans Boubou, voit également ce tissu comme un flambeau dont elle se sert pour délivrer ces messages. elle finit d’ailleurs son ouvrage par ces mots, « le boubou a servi de flambeau, j’espère avoir montré que, plus que l’habit, ce qui compte véritablement, c’est la tenue de l’homme ».

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