Botswana : silence, on persécute les Bushmen !


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Mogolodi Moeti (Photo : Survival International)
Mogolodi Moeti (Photo : Survival International)

Un membre de la communauté Bushman de la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana a été victime d’agression de la part de membres de la police paramilitaire (SSG). Les Bushmen, premiers habitants de l’Afrique Australe, expulsés de force de leurs terres, voient peu à peu leurs traditions s’éteindre.

Mogolodi Moeti, Bushman et défenseur des droits des Bushmen, a été agressé à son domicile, dans le camp de relocalisation de New Xade, par des membres de la police paramilitaire (SSG). Ce dernier a été battu à coups de crosse et menacé d’une arme à feu, au motif d’avoir détenu illégalement de la viande de gibier.

Après une fouille minutieuse, les membres de la SSG n’ont rien trouvé chez lui. Ce qui n’a pas empêché la SSG de le ramener à un endroit inconnu pour ensuite le libérer sans relever de charges contre lui. Alertée, la police locale s’est saisie de cette affaire et procède actuellement à une enquête.

Ce dernier incident est le dernier d’une longue série de violence perpétrée par des policiers et des employés municipaux à l’encontre des Bushmen.

Bushmen, une communauté persécutée

Les Bushmen, une ethnie de 5 000 âmes, présents en Namibie, en Afrique du Sud et en Angola, sont les premiers habitants de l’Afrique Australe. Ceux de la Réserve naturelle du Kalahari central ont été chassés par le gouvernement en 2002. Suite à deux autres vagues d’expulsions forcées en 1997 et 2005, les Bushmen ont été déportés de leur terre ancestrale vers des camps de concentration. Les Bushmen les décrivent comme des « lieux de mort ».

Mais en 2006, la Cour suprême octroie le droit aux Bushmen de retourner sur leurs terres, mais seule une minorité d’entre eux ont pu retourner dans la Réserve du Kalahari central, et aucun n’a eu le droit d’acquérir un permis de chasse. Une pratique pourtant indispensable à leur survie dans la réserve. Les Bushmen retenus dans les camps ne peuvent plus chasser et se retrouvent totalement dépendants du gouvernement. « Nous ne pouvons pas obtenir de la nourriture par nous-mêmes ici, il n’y a rien à chasser ou à cueillir nous sommes maintenant dépendant de l’assistance du gouvernement », s’insurge Roy Sesana, représentant de la communauté du camp de New Xade.

Boycott du Botswana

Les Bushmen accusent le gouvernement botswanais de les avoir déplacés pour pouvoir exploiter une zone diamantifère, l’une des plus importantes au monde. Des allégations dont le gouvernement se défend.

Afin de faire pression sur le gouvernement et l’obliger à cesser les mauvais traitements infligés aux Bushmen, Survival appelle à un boycott international du Tourisme au Botswana. Une page a été créée, et déjà plus de 7 000 e-mails de touristes sur 10 000 ont été envoyés au ministre du Tourisme pour lui faire part de leur refus de se rendre au Botswana tant que le gouvernement ne respectera pas les droits des Bushmen.

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