Bol d’air pour la dette extérieure nigériane


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Drapeau du Nigeria
Drapeau du Nigeria

Mercredi le Club de Paris, le groupe des créanciers publics, consentait à rééchelonner la dette extérieure du Nigeria. Un geste d’encouragement aux choix de politique économique du président Obasanjo.

21 milliards de dollars. Plus 70% de la dette extérieure du Nigeria rééchelonnée. Annoncée publiquement mercredi par le Club de Paris (groupe des créanciers publics), la nouvelle devait réjouir le président nigérian Olusegun Obasanjo, qui espère à terme faire annuler une partie des créances de l’Etat.

Engagé dans une transition démocratique depuis mai 1999, le Nigeria attendait un geste significatif de la part de ses créanciers pour relever le pays de 15 ans de régimes militaires.

Les prêts d’aide au développement déjà contractés bénéficient désormais de 10 ans de grâce, de taux d’intérêt préférentiels et pourront être remboursés sur 20 ans. Un sursis de trois ans est accordé pour les crédits commerciaux, qui constituent la majeure partie de la dette du Nigeria, payables sur 18 ans, cette fois au taux du marché.

Pour le conseiller économique du président, cité par le Financial Times, « cet accord est une étape pour le Nigeria pour retourner au Club de Paris dans les 12 mois à venir afin de chercher à annuler une partie significative de sa dette ». Pour ce faire, le pays jouit d’un puissant allié, les Etats-Unis.

Arguments pétroliers pour alliés américains

Selon le quotidien Le Monde, les Etats-Unis auraient fait pression sur la décision du Club de Paris pour soulager la dette du Nigeria. Echange de bons procédés, car le pays le plus peuplé d’Afrique, membre influent de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), devait jouer le jeu de Washington en tempérant les récentes velléités inflationnistes de l’OPEP.

Le répit accordé par le Club de Paris permettra au Nigeria de poursuivre son programme de réformes, centré notamment autour de privatisations dans les grands secteurs aujourd’hui détenus par l’Etat. Restaurer la confiance dans un système jugé corrompu et inefficace semble une priorité pour le pays afin qu’il devienne selon le président Bill Clinton « la charnière grâce à laquelle s’articule l’avenir de l’Afrique ».

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