Bobongo Man « déshabille l’homme sans le mettre à nu »


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Collection Williams Bobongo

Williams Bobongo crée des vêtements pour homme. Son style : un mélange afro, européen et japonais. Son concept : « déshabiller l’homme sans le mettre à nu ». La collection du styliste originaire du Congo est à la fois sexy et fashion. Elle donne invariablement chaud aux femmes lors des défilés. Interview.

Les créations Bobongo Man rendent les hommes très beaux et sexy ! Lors des défilés qu’il organise, il n’est pas rare que les cris des femmes envahissent la salle. En 4 ans, le styliste est devenu un créateur à part entière. Toutefois, il ne prêche pas pour sa seule paroisse et son engagement au sein de l’association Owali lui permet de faire connaître de jeunes stylistes au public.

Afrik.com : Quel est le concept de votre marque ?

Bobongo Man : Le concept de ma création est de déshabiller l’homme sans le mettre à nu. Je trouve que les femmes ont beaucoup plus de possibilités pour s’habiller contrairement aux hommes qui restent encore avec leurs costards. Je voulais changer cela, je veux qu’ils osent sans que ce soit seulement sur scène, sur un plateau ou sur un podium. On dit que Paris est la capitale de la mode, honnêtement, ce n’est pas ce que je vois. Ce sont les petits jeunes en baggy (pantalon extra large en jean’s ou en toile) ou autres qui font la mode. Les gens n’osent pas et je trouve que c’est vraiment dommage.

Afrik.com : Comment êtes-vous devenu styliste ?

Bobongo Man : Je suis arrivé à la mode parce que je créais des costumes de scène pour un ami, Harold George, qui dirige la Dunia Dance théâtre Compagny à Bruxelles. Un jour, la marque Unity generation a fait appel à moi pour que je leur dessine une collection, à l’occasion d’un événement culturel lié à la Francophonie et organisé par l’UNESCO, en 2004. C’est après ce succès que je me suis lancé dans la création de ma propre marque de vêtements Bobongo Man. Je suis autodidacte.

Afrik.com : Pourquoi Bobongo Man ?

Bobongo Man : Quand j’ai rencontré le chorégraphe Alvin Ailey et qu’il a entendu mon nom Bobongo, il m’a dit qu’il adorait car sa musicalité sonnait comme un tamtam. Je me suis dit que si ce nom l’avait autant marqué, il agirait de la même façon sur d’autres personnes.

Afrik.com : Et les femmes dans tout cela ?

Bobongo Man : J’espère que ça viendra bientôt, car les femmes me le demandent souvent lors des défilés. Quand je crée un modèle pour l’homme, je me prends pour mannequin. J’ai plus d’inspiration lorsqu’il s’agit des vêtements pour homme. Ce que j’essaye de faire, c’est d’emmener la femme vers l’homme pour qu’elle puisse se servir dans la garde robe de son homme.

Afrik.com : Où trouvez-vous l’inspiration ?

Bobongo Man : Je m’inspire souvent de ce que je vois dans la rue, que ce soit un simple motif ou un modèle. Mon influence est africaine au départ, ensuite européenne parce que je vis ici et enfin japonaise parce que j’ai vécu quelques temps là-bas. C’est un mélange de tout. Je dessine les modèles et j’attends de trouver le tissu adéquat. Bizarrement, j’ai du mal à travailler le tissu africain. Je suis moi-même africain, mais je trouve que ça me parle moins. Je lis souvent les magazines afro et j’admire ce que font mes confrères, mais je ne saurais pas travailler le tissu comme eux.

Afrik.com : Vous avez un parcours bien rempli, vous avez fait de la danse, de la scène et bien d’autres choses. Pourriez-vous nous en parler ?

Bobongo Man : Je viens du milieu de la danse, j’ai pratiqué la danse modern jazz et africaine pendant 10 ans puis en tant qu’auteur dans une compagnie de danse avec Géraldine Amstrong, Michelle Cacouault et bien d’autres. J’ai participé à de nombreuses émissions comme : Star 90, Champs Elysées, les Années Tubes, Graine de Star, Hit Machine, Dance machine… De plus, j’ai été dans divers clips de Coumba Gawlo (« Pata-pata », et « Fafafa »), Angélique Kidjo (« Agolo »), Dana Dawson (« Tell me Bonita »), Pablo (« Macarena ») et Alpha Blondy.

Afrik.com : Où peut-on trouver vos points de vente ?

Bobongo Man : Je n’ai pas encore de point de vente. Je fais des ventes privées et participe à des défilés. J’espère avoir assez rapidement mon lieu pour pouvoir faire des show room.

Afrik.com : Vous êtes également un styliste engagé. Parlez-moi de votre association Owali ?

Bobongo Man : L’association Owali a été créée en 2002 par Angèle Epouta (styliste). Je suis membre actif depuis 2 ans maintenant. Nous organisons des concours de jeunes créateurs chaque année et essayons de leur donner une bonne visibilité. Le gagnant reçoit une couverture presse notamment dans le magazine Amina, Miss Ebène ou des machines à coudre performantes et des accessoires. J’invite des jeunes créateurs à s’inscrire sur le site de Owali.book.fr ou sur bobongoman.book.fr pour le concours qui a lieu le 20 octobre prochain à Nanterre.

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