Black connection


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masque Beti Musée du quai Branly

Sarcelle. A ce nom font écho des images de banlieue qui craint, de jeunes immigrés en perdition, de violence et d’insécurité aux frontières de Paris. Image d’Epinal. Les jeunes afros de la black connection sarcelloise ne se laissent pas enfermer dans ces clichés cruels. Pour preuve, l’occupation favorite de ces dangereux lascars : faire pousser des fleurs sur Internet.

Sarcelle. Petite ville de banlieue pas très calme aux frontières de Paris. Au coeur de la cité, le Collège Jean Lurçat ne brille pas par l’excellence de ses résultats. Et pourtant. Pourtant les jeunes de Sarcelle montrent aujourd’hui aux internautes de tous les pays qu’ils ont du talent. Peut-être même un brin de poésie. La  » black connection « , c’est le nom que se sont donnés cette poignée de jeunes Africains et Caribéens français depuis qu’ils mettent en place leur site web (le site ne fonctionne plus en 2007). Au sein de l’Association Afrique Caraïbes (AAC), qui leur a offert un lieu et quelques ordinateurs, les webmestres en herbe donnent le meilleur d’eux- mêmes.

Apprendre et créer

Sur une trame bleu profond métissée de motifs néo-floraux aux contours orangés, Bissenty, Souleymane, Zakaria, Bassi et leurs comparses impriment leurs textes. Du plus petit pixel à la virgule près, ils ont tout construit, tout décidé. Cyril Agesilas et Zaïra Tammimoul, deux emplois jeunes à la charge de l’Association, leur filent un coup de pouce. Mais le bouillonnement perpétuel du site, qui n’a de cesse de se perfectionner et d’évoluer, laisse entrevoir l’interaction tumultueuse de plusieurs fortes personnalités.

 » Ils deviennent responsables. Quand on leur dit d’être là le samedi pour le site, ils sont là. Même s’ils sont sortis tard la veille. Ils s’organisent « , se félicite Eric Pelonde, président de l’AAC et prof d’Histoire-géographie au collège Jean Lurçat. Eric les laisse faire. Le Net, c’est le domaine des jeunes, pas le sien. Il essaye de leur insuffler son esprit, son attachement aux valeurs et aux origines africaines, mais il est bien conscient que la nouvelle génération a d’autres repères. La musique et le sport occupent une grande place dans le site. Ont-ils vraiment oublié leurs racines ? Une phrase surgit au détour d’une page, inscrite en jaune vif :  » Mettons nous au travail, construisons notre maison : l’Afrique « .

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