Bili-bili, la boisson locale qui fait fureur à Douala


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Bili-bili
Bili-bili

Ils sont unanimes les jeunes Doualais sur le fait que le bili-bili, bière à base de mil rouge, est la meilleure boisson du moment. Normal qu’ils en consomment sans modération, notamment pour célébrer les sacres des Camerounais lors de cette Coupe d’Afrique. Certains lui prêtent même des vertus. AFRIK.COM est allé dans un bili-bilidrome pour prendre la température.

Envoyé spécial au Cameroun,

À Douala, les bili-bilidromes (lieux de vente) sont éparpillés un peu partout à travers la ville et ils sont de plus en plus fréquentés par les jeunes. Nous sommes entrés dans l’un d’entre eux, au marché de Mboppi. Sur place, plusieurs jeunes sont assis autour d’un petit seau de bili-bili, qu’ils se partagent amicalement dans des mini-calebasses. Une femme qui était assise à leur côté accepte de nous parler. Mais, certains s’y opposent farouchement. Après quelques minutes d’échanges, ils nous autorisent finalement à nous entretenir avec la dame, qui se nomme Yatadi. La cinquantaine révolue, elle nous a confié qu’elle vend le bili-bili, depuis plus de 15 ans. La boisson est vendue à 100 ou 200 FCFA le verre et le plein d’une mini calebasse entre 500 et 1 000 FCFA.

Consommateurs de billi-billiTout le monde succombe au charme du bili-bili, a fait savoir Yatadi, vendeuse au marché de Mboppi, mais originaire de l’Extrême Nord du Cameroun. « Je fais le bili-bili depuis plus de 15 ans. Pour faire le bili-bili, il faut disposer du mil qui vient du Nord. C’est le mil rouge. On le trempe pendant deux jours, ensuite on écume. Après on le met dans un fût ou un canari, le même jour. Le lendemain, il faut regarder si c’est acide ou pas. Il faut que ça soit acide. Pour le dosage, tout dépend du goût de tout un chacun. Il ne reste plus qu’à refroidir avant d’ajouter de la levure pour ensuite laisser fermenter. Après la phase de fermentation, la boisson est prête », confie la dame par moments interrompue dans notre échange par les consommateurs de la boisson qui la taquinaient de temps à autre.

« Une fois qu’on sentira que le liquide devient lourd, c’est là qu’on met le nkui (écorce d’une plante appelée le Triumfetta pentandra). Le jus reste en haut et la mauvaise partie au fond. Je précise toutefois que nous n’utilisons plus le nkui, pour faire le bili-bili chez nous », a-t-elle également révélé. La vente de cette boisson n’enrichit certes pas son homme, elle le nourrit tout de même. « Les recettes s’élèvent entre 5 000 et 8 000 FCFA, des sommes très dérisoires par rapport au boulot qu’on fait. Mais cela nous permet tout de même de subvenir à nos besoins », a ajouté Yatadi. Pendant qu’elle parlait, chacun des hommes amateurs de la boisson tentait de partager les raisons pour lesquelles ils boivent le bili-bili.

Sadio Samuel, présenté comme étant un grand consommateur, s’est invité au débat. « Le bili-bili est la meilleure bière, ça augmente le sang. C’est la seule bière qui me met en forme, parce qu’elle est naturelle. Quand je bois celles qui sont industrielles, elles me donnent la diarrhée », confie Sadio Samuel, avec sa casquette bien vissée sur la tête, se préparant à prendre place parmi les siens et à être servi dans le bili-bilidrome de Yatadi.

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