Biens mal acquis : des ONG gabonaises appellent au boycott des intérêts français


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Des associations gabonaises ont appelé ce jeudi les Gabonais et les Africains à boycotter les produits français, pour dénoncer la décision de la cour française de cassation d’autorisér la justice à enquêter sur le patrimoine en France des présidents Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) et leurs proches.

De notre correspondant

Plusieurs associations gabonaises, entre autres le collectif des jeunes leaders, le Cashbo et le Mouvement Génération Omar Bongo Ondimba ont appelé les Gabonais et les Africains à boycotter à compter de ce 18 novembre et ce jusqu’au 25 du même mois, les produits français, particulièrement ceux de Total Gabon. Une action lancée en réponse à la décision de la cour française de cassation, qui a autorisé récemment la justice à enquêter sur le patrimoine en France de 3 présidents africains dont le défunt Omar Bongo Ondimba et ses proches dans l’affaire des biens mal acquis.

Parmi les produits de Total Gabon cités, il y a notamment le carburant, le pétrole, le gaz, les huiles et autres accessoires, ainsi que les lavages de voitures. Plusieurs banderoles appelant les Gabonais et les Africains à boycotter ces produits et les intérêts français de façon générale sont visibles dans la capitale gabonaise.

Lundi, ces mêmes associations ont porté plainte contre Transparency International auprès du tribunal de première instance de Libreville, pour avoir porté atteinte à la dignité de feu Omar Bongo Ondimba, lequel avait de son vivant «mis son savoir-faire et sa disponibilité au service de la paix et de la stabilité en Afrique et dans le monde». «Pourquoi maculer sa mémoire ? Et pourquoi chercher à divertir un peuple qui est résolument engagé à faire table rase du passé et construire son avenir à l’unisson ?», s’est interrogé Gaston Mindoungani, président du Cashbo. Pour M. Moundoungani, Transparency International cherche sans doute à déstabiliser le Gabon. Il estime qu’au-delà de l’agitation judiciaire, cette ONG française serait manipulée dans l’ombre par des gens qui sont jaloux de la stabilité de son pays.

Des leaders de la société civile gabonaise, visiblement très remontés, ont demandé aux Occidentaux de commencer par balayer devant leurs portes avant de s’immiscer dans les affaires qui touchent la souveraineté d’autres peuples. C’est dans ce sens qu’ils ont demandé aux dirigeants français et d’autres pays du nord de restituer aux peuples africains les biens volés en Afrique pendant les années d’esclavage et de colonisation. Ils sont allés plus loin en affirmant que l’Afrique continue à être pillée de ses ressources, sans que cela n’attire l’attention des ces ONG qui disent travailler pourtant pour la justice et le bien universel des peuples.

Les autorités gabonaises elles mêmes sont restées muettes sur cette affaire jusqu’à ce jour. Seul le parti au pouvoir (PDG, Parti démocratique gabonais) s’est prononcé la semaine dernière en condamnant avec la dernière énergie la décision prise par la cour de cassation française qui a autorisé l’ouverture d’une enquête dans l’affaire des biens mal acquis.

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