Bénin : Richard Dansou, l’homme qui rêve le monde en noir et blanc


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Richard Dansou
Richard Dansou

Du haut de ses 1 mètre 65, l’homme a une vision assez particulière du monde qu’il laisse transparaître à travers l’objectif de son appareil photo. Pour lui, l’univers entier est fait de deux couleurs : le noir et le blanc. Son nom : Richard Dansou. A 30 ans, il vient d’ouvrir son studio photo en plein cœur de Cotonou, la capitale économique du Bénin, laissant derrière lui cinq années d’une carrière prometteuse au sein de la Société Générale de Banques au Bénin.

Photographe 2

Vendredi 20 décembre, alors qu’il procédait au vernissage de son studio, Afrik.com est allé à la rencontre de ce talent pétri de foi, d’audace et d’une imagination débridée. Nous nous sommes entretenu avec lui et voici la quintessence de nos échanges.

Afrik.com : Qui est Richard Dansou ?

Richard Dansou : Richard Dansou est un Artiste-Photographe béninois spécialisé dans le noir et blanc et qui a pris le pari de dédier un studio à sa spécialité. 

Afrik.com : Selon nos sources, vous aviez une carrière dans le secteur bancaire. Comment passe-t-on de la banque à la photographie ?

Richard Dansou : Ce n’est pas si compliqué de passer de la banque à la photo. C’est comme toute transition. Dans mon cas, il faut signaler que j’ai commencé la photo même avant de trouver du travail à la banque. Donc parallèlement à mon travail à la banque, je m’évertuais à m’améliorer en photographie. J’ai alors eu le temps de me préparer à exercer pleinement ma passion. 

Afrik.com : Vous vous êtes particulièrement illustré par deux couleurs : le noir et le blanc. Pourquoi ce choix alors que nous vivons à une ère où le niveau de pixellisation des appareils photo est à chaque fois plus aigu ?

Richard Dansou : Le noir et blanc est le reflet de ma propre personne. J’aime la simplicité et la différence. Je n’ai trouvé aucun autre style capable de combler mes attentes. Mais ce ne sont pas les seules raisons pour lesquelles j’ai opté pour le noir et blanc. Le noir et blanc est intemporel. C’est le style de photo qui offre le plus d’émotions étant donné qu’il se dépouille de tout ce qui pourrait l’encombrer. 

Pour moi qui suis un artiste, le choix du noir et blanc me paraît tout naturel puisqu’il est difficile de penser photo d’art sans penser au noir et blanc.

Afrik.com : Quelles sont donc vos influences en photographie ?

Richard Dansou : Je suis le travail de beaucoup de photographes. Même ceux qui ne pratiquent pas le noir et blanc parfois. Je suis plus que fasciné par le travail du Brésilien Sebastiao Salgado. Ses photos ont une charge émotionnelle qui vous laisse sans mots. 

Photographe

J’aime les clichés de Malick Sidibé et Seydou Kéita qui sont les témoins d’une époque que je n’ai pas connue mais qui me fascine. Au Bénin, la démarche artistique d’Ishola Akpo m’impressionne énormément.

Afrik.com : Aujourd’hui, vous ouvrez les portes de votre studio photo. Quels sont les sentiments qui vous animent ?

Richard Dansou : Je suis content d’avoir atteint une étape d’un rêve que je nourrissais depuis des années. En même temps, c’est maintenant que le plus dur commence. J’ai le sentiment qu’une lourde responsabilité repose désormais sur mes épaules et que je devrai travailler davantage pour révéler ma vision de la photo et rendre fières toutes ces personnes qui ont cru en moi depuis des années. Un livre blanc s’ouvre à présent devant moi. À moi d’en noircir les pages.

Afrik.com : Pensez-vous pouvoir concilier la photographie et votre carrière en banque ou tournez-vous définitivement le dos à la Société Générale ?

Richard Dansou : J’ai essayé de concilier les deux pendant cinq ans. Aujourd’hui, j’ai choisi la photo. Il n’est pas facile de se dévouer à deux choses à la fois. Je ne suis pas fait pour être polygame. C’est la photo qui l’a emporté. 

Afrik.com : Quelles sont vos projections sur les 5 ans à venir ?

Richard Dansou : Sur les cinq prochaines années, j’aimerai continuer à faire ce que j’aime et surtout agrandir ma banque d’images. La galerie photo de Darimage mérite de s’étendre. Je nourris alors le désir de faire connaître davantage mon travail afin que mes œuvres rejoignent les entreprises et les maisons. Les images de Darimage doivent se propager pour que les gens puissent les observer dans leur quotidien. Et surtout; je travaillerai à ce que Darimage soit encore plus connu hors du Bénin.

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