Bénin : l’état d’urgence décrété


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Dans un communiqué, publié ce lundi, le ministre béninois de l’Intérieur annonce des attentats contre des personnalités publiques. L’objectif global est, selon lui, de déstabiliser le pays. Ce projet de certains « hommes politiques » serait soutenu par des opérateurs économiques. Le gouvernement renforce la sécurité.

(De notre correspondant)

Lundi 20 août à Cotonou, les patrouilles de police passent au peigne fin toutes les rues. Aucun véhicule ne passe sans être soumis à un contrôle policier. Ces hommes, en uniforme, ne font que respecter les nouvelles consignes de leur ministre de tutelle. Benoît Dègla, le ministre de l’Intérieur, a donné des instructions fermes afin de déjouer un supposé complot contre l’Etat. Celui-ci, commandité par des hommes politiques en lien avec des opérateurs économiques et certains syndicalistes, viserait à recruter des étrangers pour organiser des attentats contre des personnalités béninoises. L’idée serait de rendre le pays gouvernable, via l’organisation de grèves notamment.

« Plan Vigipirate »

Les forces de sécurité ont donc pour directive de renforcer les contrôles à l’entrée du territoire béninois et de multiplier les opérations coup de poings, de fouille de véhicules par exemple.

Par ailleurs, les préfets des départements, les chefs religieux et traditionnels ainsi que les citoyens sont invités par le gouvernement à redoubler de vigilance et à signaler d’éventuels suspects. Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs demandé aux potentiels commanditaires de renoncer à leur projet en respectant les règles démocratiques et républicaines d’expression politique.

Consternation de la population

Depuis que cette nouvelle consigne est donnée, les véhicules de patrouille ne cessent de circuler de jour comme de nuit. Les policiers et gendarmes vérifient les coffres et boîtes à gants des véhicules privés. « C’est devenu embêtant », s’exclame un fonctionnaire qui a été soumis mardi soir au contrôle policier. « Je ne peux plus circuler librement dans mon propre pays parce qu’il y a des rumeurs de coup d’Etat. Tous les cent mètres, c’est un groupe de policiers ou de gendarmes qui vous arrêtent pour procéder à une fouille de votre voiture », poursuit-il en criant son ras-le-bol.

A en croire le gouvernement, toutes ces dispositions devraient « assurer à chacun et à tous une sécurité optimale », assurant que « force restera à la loi dans un Bénin profondément démocratique ».

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