Barack Obama président des Etats-Unis : Yes , you can !


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Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, un Noir accède à la présidence du pays. Quarante ans après la lutte pour les droits civiques du révérend Martin Luther King, l’Amérique, peuplée à 85% de Blancs, vient de porter à la Maison Blanche le candidat démocrate Barack Hussein Obama. Un métisse, mais dans la patrie de l’Oncle Sam, il s’agit bien d’un Noir auquel les électeurs américains ont confié la magistrature suprême.

Certes, le charisme du jeune sénateur de l’Illinois, le bilan désastreux de l’administration républicaine Bush, en particulier en politique étrangère, la crise financière qui a jeté à la rue des millions de foyers surendettés expliquent la victoire de Barack Obama. Mais en partie seulement. En élisant un Noir, l’Amérique montre qu’elle s’est métamorphosée, qu’elle tourne la page de son passé ségrégationniste. C’est en cela que le rêve de Luther King, alors une utopie, prend forme aujourd’hui. Mais Barack Hussein Obama n’entendait pas être le porte-drapeau de la communauté noire. Durant toute sa campagne, il s’est présenté comme le porteur d’espérance d’une nation avide de changement dans la gestion des affaires, mais surtout déterminée à dépasser la lancinante question raciale.

Alors, les Etats-Unis viennent-ils d’entrer dans l’ère « post-raciale » ? Il faut se garder des formules commodes. Les Noirs constituent toujours le gros de la population carcérale américaine. Mais comment ne pas voir dans le succès de Barack Obama un événement symbolique ? Une élection historique sur laquelle feraient bien de méditer les appareils politiques de la planète, en premier lieu en France. Dans l’Hexagone, comme « les Marianne de la diversité » l’ont souvent dénoncée, la représentation politique des Français de la diversité demeure sous le seuil de tolérance. Comme l’a rappelé notre association lors d’un colloque à l’Assemblée nationale, par cette formule qui depuis a fait florés « Rachida, Rama et Fadéla , resteront- elles les arbres qui cachent la forêt ?». Car en matière de parité et de diversité, la France, mérite le zéro pointé même si les élus des territoires d’Outre-Mer sont heureusement là pour colorer les bancs désespérément monochromes de l’Assemblée Nationale ou du Sénat. C’est une vérité indépassable, lors des scrutins législatifs, quand les grands partis politiques investissent des candidats qui ne sont pas « de souche », c’est trop souvent dans des circonscriptions difficiles, voire ingagnables. Les résultats de la politique de parité « offensive » sont édifiants , la France occupe la peu glorieuse 56éme place du rang mondial. Depuis Napoléon, dans les partis rien n’a beaucoup changé, c’est toujours « les femmes au lavoir et les hommes au perchoir ».

Pourtant et si la société française était moins conservatrice que ce qu’en disent les dirigeants ? Un dernier sondage montre que 82 % des Français sont prêts à voter pour un candidat noir, 58% pour un candidat maghrébin. Malgré les ségrégations à l’emploi, au logement, les contrôles policiers abusifs, les lignes bougent même si certains dirigeants des grands partis continuent de penser la France sans sa diversité. L’exemple vient du secteur économique, 2000 grandes entreprises ont signé la charte de la diversité et recrutent des surdiplômés venus des cités. Une association comme la nôtre, avec énergie et détermination, met à jour les pépites prometteuses des banlieues délaissées. En dépit des stéréotypes persistants, la société civile, les décideurs sont en avance sur les responsables politiques.

Ce n’est pas toujours le cas, mais, aujourd’hui, l’exemple à suivre nous vient des Etats-Unis. Messieurs les politiques gaulois, adaptez-vous aux nouvelles réalités démographiques de votre pays ! tendez la main à cette France plurielle car déjà certains de ses enfants se détournent de vous et écoutent les voix du radicalisme et du populisme Il en va de notre « vivre ensemble’ , changez vos réflexes monochromes ,Yes,You can !

Consulter :

 Le site des Marianne de la diversité

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