Bamako les pieds dans l’eau


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Cathédrale de Bamako
Cathédrale de Bamako

Certains quartiers de la capitale malienne sont sous les eaux depuis une semaine. Le fleuve Niger déborde et le Mali connaît ses plus graves inondations depuis 1964.

Le Mali connaît les plus graves inondations de son histoire depuis 1964. Depuis une semaine, le fleuve Niger noie Bamako de ses flots impétueux. Tous les quartiers de la capitale se trouvant en bordure du fleuve sont concernés, certains sévèrement touchés et déjà évacués.

« À Djcoromi Para, entre 400 et 500 personnes ont été touchées par les inondations », affirme une source proche du ministère de l’Intérieur. Le fleuve n’a pas épargné les riches : la Cité du Niger, le quartier chic de Bamako a dû être évacué lui aussi. Ses villas ont les pieds dans l’eau… ainsi que ses centres névralgiques : le siège de la plus grande station privée du pays et l’imprimerie principale de la ville ont fermé leurs portes il y a une semaine. « Ces établissements perdent des dizaines de millions de FCFA par jour », poursuit notre source.

Bozos en danger

Quant à la centaine d’occupants d’un grand hôtel du quartier, ils ont dû eux aussi plier bagages. Pour autant, ce sont les hameaux de Bozos qui ont été les plus touchés et ont totalement été évacués. Les inondations guettaient ces quartiers depuis plusieurs années.

« Avec l’urbanisation croissante, les populations se sont installées quasiment dans le lit du fleuve. Il y a cinq ans, le gouvernement avait mis en place une opération de sauvegarde des berges. Les familles habitant trop près du fleuve avaient été évacuées et installées sur d’autres terrains. Malheureusement, elles ont fait du trafic avec ces terres qu’elles ont revendu à qui mieux-mieux et sont revenues s’installer dans le lit du fleuve… » Une soixantaine de familles des hameaux se retrouvent donc aujourd’hui sans toit.

Ecoles réquisitionnées

Le barrage de Sélingué (à une centaine de kilomètres de Bamako) « a enregistré un trop plein d’eau qui n’a pas arrangé les choses », selon les explications fournies par un communiqué de la mairie de Bamako. « Ce sont les lâchers d’eau du côté guinéen qui mettent le barrage de Sélingué en péril. C’est le barrage qui alimente Bamako en électricité et s’il cède cela serait dramatique. Pour le faire tenir, on est obligé de lâcher un peu d’eau qui déferle alors sur Bamako », explique-t-on au ministère de l’Intérieur.

Le ministre de l’Administration du territoire a d’ores et déjà rendu visite aux populations sinistrées. En attendant la rentrée scolaire prévue le 1er octobre, le gouvernement a réquisitionné les écoles de la ville. « Nous espérons que d’ici quelques jours, le niveau du fleuve baissera mais nous sommes inquiets car jusqu’à présent nous n’avons aucun signe qui nous permette de le croire. Heureusement, nous avons réussi à évacuer les populations car cela aurait pu être catastrophique. »

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