
L’amphithéâtre de l’Institut universitaire Catholique Saint Jérôme de Douala, s’est avéré trop exigu, samedi, le 4 octobre 2025, pour accueillir le séminaire baptisé : « Rentrée solennelle de Avocats sans frontières ».
Cette importante rencontre des hommes et femmes en rose noire, présidée par l’ancien bâtonnier Me Monthé Patrice et organisée par Maître Patrice Um Gwem, président de la section camerounaise de l’organisation Avocats sans frontières (Asf), avait pour thème : « Intégration des droits de l’homme dans la pratique professionnelle de l’avocat ». Ce thème avait été disséqué en quatre modules et des sous thèmes aussi alléchants les uns les autres. Il y avait entre autres modules et modérateurs :
- Module 1 : Introduction aux droits de l’homme : Modérateur Me Agbor Nkongho Ayuk Etchu
- Module 2 : Mise en œuvre des droits de l’homme dans la pratique juridique et judiciaire : Modérateur Me Moteng Guy Olivier
- Module 3 : Droits de l’homme et responsabilité de l’avocat : Modérateur Me Fonju Fuelangha Bernard
- Module 4 : Étude de cas et simulation : Modérateur Me Ngo Boum Augustine Pauline

Selon l’ancien Bâtonnier Me Monthé Patrice : « par cette rentrée solennelle, c’est dire aux gens que quand le chef est là, il doit être aux côtés des autres. Parce que voyez-vous, le thème : « Intégration des droits de l’homme dans la pratique professionnelle de l’avocat », c’est que nous invitons les jeunes avocats à penser aux droits de l’homme, pas seulement aux textes et lois qui sont promulgués par l’Assemblée nationale, mais différents des instruments internationaux des droits de l’homme, qu’on les intègre dans notre procédure, qu’on s’y rappelle, parce qu’en réalité, on sait bien le faire et très bien le faire. C’est pour cela qu’on a choisi ce thème ».
« Plusieurs cas d’avocats violentés et même torturés »

« Une société ou un État de droit, est un État dans lequel pour les citoyens, les droits de l’homme sont respectés et qu’il faut faire respecter. Les avocats sont par ailleurs des instruments par excellence pour défendre les droits de l’homme. Les avocats doivent sensibiliser, éduquer et être prêts à l’exécution des droits de l’homme. Si on est dans une procédure, si la loi est violée, il faudra à un moment que les avocats puissent maîtriser les lois et rappeler aux juges qu’ils appliquent les droits de l’homme », indique Me Anastasie H.. « Les citoyens estiment que les droits de l’homme ne sont pas respectés », ajoute-t-elle.

Pour le chauffeur Jean O., « il faut s’armer de beaucoup de courage pour exercer la profession d’avocat, de journaliste,.. dans notre pays. Prenons d’abord le cas d’un journaliste qui vient de vivre une scène, et que le camp adverse (coupable), lui demande de tout peindre en blanc. Si cela n’est pas fait, qu’est-ce qui pourra lui arriver après ? Maintenant le cas d’un avocat, qui doit plaider pour quelqu’un innocemment accusé, dont on a violenté/torturé dans une brigade de gendarmerie ou commissariat de police. L’avocat qui arrive à l’un de ces lieux, pour rencontrer le client, et l’accès lui est interdit. S’il tient à tout prix à le rencontrer, lui-même, il est violenté. A ce moment, comment est-ce que le client va voir l’avocat sensé de le protéger ? Nous avons déjà observé plusieurs cas d’avocats violentés et même torturés, alors qu’il/elle exerçait sa profession et rien d’autre ? ».
« J’exhorte les avocats à ne pas jeter l’éponge, à continuer à faire appliquer les lois, surtout en cette période électorale, où, je suis sûr, il y aura beaucoup de cas d’arrestation, pour ne pas dire de violation des droits de l’homme. Et pour quel but ? », conclut-il.
Cerise sur le gâteau, les jeunes avocats n’étaient pas rentrés les mains vides. Ils avaient reçu des parchemins et des prix.