Attaque tchadienne meurtrière au Soudan


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Une attaque dans l’Ouest du Soudan se serait soldée par une trentaine de morts, lundi, lorsque l’armée tchadienne aurait affronté des militaires soudanais. Après la Chine, l’Afrique du Sud tente ce mardi de convaincre le Soudan d’accepter une force hybride de soldats de l’Union africaine et des Nations Unies pour stabiliser la frontière tchado-soudanaise.

Lundi, la tension entre le Tchad et le Soudan, déjà importante, est montée d’un cran. Selon un haut responsable tchadien interrogé par l’AFP, les rebelles de la Concorde nationale tchadienne d’Hassan Saleh al-Djinédi et l’Armée nationale tchadienne (ANT) se sont affrontés le matin à Amdjérima, dans l’Est du pays. Les dissidents se seraient ensuite rendus dans la zone de Khour Baranga, dans l’Ouest de la région du Darfour, où les soldats tchadiens les auraient poursuivis. L’information est officiellement démentie par N’Djamena, qui assure ne pas avoir pénétré le territoire de son voisin.

Mais de violents accrochages semblent bel et bien avoir opposé l’ANT à l’armée soudanaise, dont le porte-parole assure que l’attaque tchadienne a été menée avec sept blindés et 140 véhicules tout-terrain. Le général de brigade Othman Mohammed al-Aghbach indique également qu’un sous-officier de même que 16 soldats et policiers ont péri et que 40 ont été blessés. « Il y a d’importantes pertes parmi les civils qui sont actuellement recensées », précise-t-il dans un communiqué. Côté tchadien, le haut responsable anonyme estime qu’il y a une trentaine de morts dans les deux camps et qu’il y a parmi eux un « responsable de la sécurité soudanaise ».

D’accord sur tout, « sauf un point »

Ces affrontements interviennent après un mois et demi d’accalmie dans la région. Ils se sont aussi déroulés au moment où les efforts diplomatiques s’accentuent pour convaincre le Soudan d’accepter le déploiement d’une force mixte de soldats des Nations Unies et de l’Union Africaine dans la région en conflit du Darfour. La Chine, dont un haut responsable des Affaires Etrangères vient de terminer une visite de trois jours, s’est exprimé en faveur d’une telle option. Arrivé ce mardi dans le pays, le président sud-africain Thabo Mbeki va également plaider en ce sens. Il semble que Khartoum se montre un peu moins réfractaire à ce plan en trois phases, qui prévoit à terme le déploiement d’une force conjointe de 20 000 hommes.

D’après le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Saïd Djinnit, « le gouvernement du Soudan avait formulé une série de remarques et de questions, aujourd’hui (lundi) l’UA et l’ONU lui ont fourni toutes les clarifications et il a accepté la deuxième phase ». Le responsable de l’UA précise toutefois que le Soudan « a accepté tout le contenu (…) sauf un point ». L’Etat, qui refuse toujours que le commandement de la force hybride soit onusien, devrait donner sa position sur ce point dans quelques jours.

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