Assurer la transition vers l’Union africaine


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Le nouveau Secrétaire général de l’Union africaine, Amara Essy, revient sur son élection à la tête de l’organisation continentale au mois de juillet dernier. Le forcing de l’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères, Amara Essy, avait payé. Il avait devancé ses rivaux, le Namibien Theo Ben-Gurirab et le Guinéen Lansana Kouyaté. Interview.

Amara Essy, l’homme qui a côtoyé tous les grands de ce siècle, comme il aime à se définir, confie qu’une élection à la tête de l’Union Africaine peut se jouer sur des relations personnelles. Et l’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères a un carnet d’adresses impressionnant. Pour le nouveau Secrétaire général de l’Union Africaine (UA), il faut que le continent développe ses réseaux de télécommunications afin de ne pas rater le train Internet.

Afrik : Comment avez-vous accueilli votre élection au poste de Secrétaire général de l’Union africaine ?

Amara Essy : C’est un sentiment naturel de satisfaction mais aussi de soulagement après une campagne que mon pays a menée auprès de tous les chefs d’Etat du continent. C’est aussi une satisfaction pour la Côte d’Ivoire et pour la sous-région ouest africaine.

Afrik : C’était tout de même une élection très disputée. Quels sont les atouts qui ont joué en votre faveur ?

Amara Essy : Avec trois candidatures dont deux francophones ouest-africaines, cette quasi-unanimité n’était pas évidente. Avec deux candidats de la même région, on aurait pu imaginer que la victoire reviendrait mathématiquement au candidat de l’Afrique Australe.

Dans ce genre d’élection, la victoire finale dépend toujours du premier tour qui met en évidence les rapports de force. C’est donc l’épreuve la plus angoissante. Dès lors que je suis arrivé au même nombre de voix que le candidat namibien, j’ai compris que je pouvais l’emporter dans la mesure oû chacun venait de faire le plein de voix dans sa zone naturelle. Le reste dépendait de plusieurs autres facteurs parmi lesquels les relations personnelles.

Afrik : Quel est l’état de santé de l’Union Africaine et quelles sont vos premières priorités ?

Amara Essy : La mission que le sommet de Lusaka m’a confiée est claire : assurer la transition entre l’Organisation de l’Union africaine (OUA) et l’Union Africaine (UA), élaborer tous les textes qui vont régir le fonctionnement des institutions de la nouvelle organisation (règlement intérieur, nombre de membres de la commission, les pouvoirs du président de la commission, les modes d’élection …), créer les structures de l’UA, notamment la conférence des chefs d’Etat, le conseil exécutif, le parlement, la commission, le comité des représentants permanents…

Afrik : Que pensez-vous des plans Millenium et Omega de Thabo Mbeki et d’Abdoulaye Wade ?

Amara Essy : L’initiative africaine ayant été adoptée au sommet des chefs d’Etat, mon rôle est de veiller à son application.

Afrik : L’Afrique accuse un grand retard dans les nouvelles technologies. Que faut-il faire pour réduire cette fracture numérique ?

Amara Essy : Les nouvelles technologies de l’information s’imposent à nous. Elles évoluent à un rythme tel que nous avons intérêt à prendre maintenant le train en marche si ne voulons pas rester en marge de cette révolution. Mais nous ne pourrons nous y engager valablement si ne nous développons pas concomitamment nos réseaux de télécommunications et nos infrastructures de transport. Nous devons créer des systèmes d’interconnexion de nos réseaux afin que l’Internet soit, entre autres moyens de communication, un outil de rapprochement de nos Etats et d’intégration de nos cultures.

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