
Recherché depuis 2012 et considéré comme l’un des principaux relais du trafic de résine de cannabis entre le Maroc, l’Espagne et la France, le trafiquant Ameur Mansouri, 49 ans, a été arrêté jeudi soir à Paris. Piégé dans un embouteillage, il a été interpellé sans résistance par la BRI, mettant fin à plus de dix ans de cavale.
Originaire de la région parisienne, Ameur Mansouri entretenait des liens étroits avec des fournisseurs du nord du Maroc, notamment dans les zones côtières du Rif, autour d’Al Hoceima et de Nador. Ces ports constituent depuis plusieurs années des plaques tournantes de la résine de cannabis exportée vers l’Europe. Les enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants (Ofast) le soupçonnent d’avoir structuré un réseau transméditerranéen, s’appuyant sur des transporteurs basés en Andalousie et sur des sociétés-écrans en Espagne et au Luxembourg, pour blanchir les bénéfices du trafic.
L’opération a été menée jeudi 2 octobre vers 20 heures, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris. Mansouri, seul à bord de son véhicule, a été bloqué par la circulation. Les enquêteurs de la BRI de Versailles, qui le filaient depuis plusieurs jours, ont alors encerclé la voiture et procédé à une interpellation éclair, sans incident. Selon les premières informations, les forces de l’ordre n’ont pas provoqué l’embouteillage, mais ont profité d’une congestion naturelle du trafic pour agir avec efficacité et discrétion.
Cible prioritaire d’interpol
Classé parmi les “top nat” de l’Ofast (cibles prioritaires), Mansouri faisait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux : neuf ans de prison prononcés en 2017 pour trafic de stupéfiants, et quinze ans en 2023 pour association de malfaiteurs, blanchiment et escroquerie en bande organisée. Malgré ces condamnations, il avait réussi à se réfugier régulièrement au Maroc et en Espagne, où il continuait à piloter une partie de ses opérations à distance. Ses rares passages en France étaient minutieusement planifiés. C’est au cours de l’un d’entre eux que les policiers ont pu le localiser et l’arrêter.
L’interpellation d’Ameur Mansouri représente un coup significatif porté aux réseaux du Rif marocain, qui alimentent depuis des décennies le marché européen du cannabis. Selon une source proche de l’enquête, “Mansouri était un passeur de générations entre les anciens trafiquants des années 1990 et les nouveaux acteurs du crime organisé transnational”.
Cette arrestation pourrait provoquer un déséquilibres dans les réseaux franco-marocains, fragilisant temporairement leurs capacités logistiques et financières.