Arche de Zoé : la justice française rendra son verdict le 28 janvier


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Une peine de substitution de huit ans d’emprisonnement a été requise, lundi, devant le tribunal de Créteil contre les six membres de l’Arche de Zoé qui avaient été condamnés à huit ans de travaux forcés par la Cour criminelle de N’Djamena au Tchad. Dans le hall du palais de justice, des proches étaient venus soutenir les accusés français, tous sont convaincus de l’innocence des bénévoles de l’association. Les avocats ont, pour leur part, accusé la justice tchadienne d’avoir accumulé les vices de procédures. Reportage.

Il est 15h, de longs applaudissements émanent de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Créteil, les familles d’accueil et les proches saluent le départ du box des cinq condamnés de l’Arche de Zoé. Huit ans de prison ont été requis, lundi, contre les membres de l’association française qui avaient été condamnés à huit ans de travaux forcés par la Cour criminelle de N’Djamena au Tchad pour tentative d’enlèvement d’enfants. Pour l’heure, rien n’est joué, le tribunal correctionnel de Créteil a annoncé qu’il rendrait sa décision le 28 janvier prochain.

Proches et avocats de la défense s’insurgent contre le verdict

Dans le hall du palais de justice, des proches sont venus soutenir les six bénévoles. Tous clament l’innocence de leurs compagnons. Parmi eux, Sophie Drilhon, collègue et amie d’Alain Péligat et trésorière de l’Arche de Zoé qui a été interrogée par Afrik.com. « Ils sont innocents, ils ont été victimes d’une campagne médiatique menée contre eux», s’insurge-t-elle. « Depuis le début notre voix a été étouffée, on essaye de faire valoir le bien-fondé de leur projet qui est de sauver des enfants mais on se heurte à l’incompréhension la plus totale », poursuit-elle. Pour les proches des accusés, « la presse s’est acharnée contre eux sans essayer de comprendre ce qui se passait réellement ».

Outre les déclarations prononcées à l’encontre des journalistes, ils reprochent à la justice tchadienne d’avoir bâclé le procès des six membres de l’Arche de Zoé. « Le Tchad est une dictature, son président un dictateur, comment voulez-vous qu’on ait confiance en la justice de ce pays » s’exclame Mme Drihlon. Des propos repris par la défense. Me Gilbert Collard, l’avocat de Melle Lelouch et de M. van Winkelberg a déclaré que « la justice au Tchad avait multiplié les vices de procédures, comme l’absence de débats contradictoires ». Le défenseur d’Alain Péligat, Me Simon Miravette, a pour sa part qualifié cette affaire « de dossier en état d’apesanteur », le tribunal correctionnel n’ayant pas, selon lui, « aucun cadre pour statuer en toute quiétude ».

L’absence de la sixième accusée, Nadia Mérimi, a été remarquée. Hospitalisée depuis quelques jours, son état de santé ne lui permettait pas de se rendre au tribunal correctionnel de Créteil. « Nadia ne va pas bien, elle est très faible », a confié la sœur de Mlle Mérimi à Afrik.com. Interrogé au sujet de Nadia Mérimi, un proche a rappelé que « le degré de responsabilité de l’infirmière était très faible par rapport aux autres accusés ».

Mise en examen

Quelque soit l’issue du procès, les six Français auront à s’expliquer sur l’accusation lancée par quatre familles contre l’Arche de Zoé à savoir « aide au séjour irrégulier d’enfants étrangers, exercice illégale de l’activité intermédiaire en vue d’adoption et escroquerie ». Pour Emmanuel et Isabelle Philips qui devaient recueillir un enfant, l’adoption n’a jamais fait partie des projets de l’association. « Il s’agissait d’un accueil d’urgence, 4 familles sur 260 ont porté plainte, ce n’est pas la majorité », explique le couple. « Les gens ont voulu croire ce qui les arrangeaient, ils voulaient avoir un enfant absolument, l’ONG n’y est pour rien », a-t-il conclu.

A la fin du mois, les six membres de l’association française seront fixés sur leur sort.

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