Angèle Kingué trouve les mots pour te dire


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La Camerounaise Angèle Kingué a sorti son premier livre en 1999 aux Editions de L’Harmattan. Dans  » Pour que ton ombre murmure encore  » elle évoque celui qu’elle a aimé jusqu’à ce que la mort les sépare : son père. Un livre-dédicace tout en subtilités.

Sous le chapiteau du Salon du livre africain de Lille, un sourire vous accroche. C’est celui d’Angèle Kingué. Camerounaise exilée aux Etats-Unis, elle parle avec bonheur de son premier livre,  » Pour que ton ombre murmure encore « , qui la replonge dans le Cameroun de son enfance. A travers son histoire familiale, c’est la figure du père qui s’impose.

Elle s’explique :  » Ma génitrice est morte lorsque j’avais deux ans. Mon père était ma mère.  » Voilà pourquoi le pater familias se retrouve au coeur du livre :  » Mon père a eu une vie fascinante, c’était un personnage de roman.  » Et à travers l’histoire-fleuve du père, celle de la famille – les soeurs, les oncles et tantes – se dessine. Ainsi, la grand-mère  » qui était une vraie femme parce qu’elle battait les hommes « , qui avait quatre maris et en disposait à sa convenance. Angèle Kingué trempe sa plume dans les sentiments et marie légèreté, finesse et anecdotes.

La forme parfaite

Elle dit qu’elle s’est retrouvée dans le livre par hasard, mais c’est aussi cela la magie de l’écriture. Elle dit qu’elle avait besoin d’écrire ce roman. C’était une urgence nécessaire pour faire revivre le père disparu.  » Je veux écrire la plus belle des histoires, je veux recréer le monde dans lequel tu as vécu avec tant de fidélité, que j’attends toujours. Et le temps passe, et les traits de ton visage s’estompent. Et moi je continue à chercher la forme parfaite, les mots pour te dire, pour mieux te traduire, te célébrer.  »

Ecrire pour garder la mémoire et partager les souvenirs, pour retenir le temps qui passe et mieux vivre l’avenir qui se profile… Angèle Kingué a réussi à crier sur le papier son amour immense. C’est déjà beaucoup.

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