Ameenah Gurib-Fakim, de l’Université de Maurice, lauréate du Prix L’Oréal-Unesco


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Cinq éminentes femmes de science venant de cinq continents ont reçu, le 22 février, le 9ème Prix L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science. Les distinctions ont été remises au siège de l’Unesco par Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, et Sir Lindsay Owen-Jones, président de L’Oréal.

Ameenah Gurib-Fakim, professeure de chimie organique et pro vice-chancelière de l’Université de Maurice, a été désignée lauréate pour l’Afrique « pour son inventaire des plantes de Maurice et sa recherche sur leurs applications biomédicales ». Elle a réalisé le premier inventaire complet des plantes aromatiques et médicinales de Maurice et de l’île voisine Rodrigues. Son analyse scientifique des propriétés antibactériennes, antifongiques et antidiabétiques de diverses plantes a permis d’ouvrir la voie à leur utilisation en tant qu’alternative efficace aux médicaments commerciaux.

La pro vice-chancelière Gurib-Fakim a fait ses études aux universités de Surrey et d’Exeter en Angleterre. Mère de deux enfants, elle est la première femme à avoir été promue au rang de professeur à l’Université de Maurice en 2001.

Avec Ameenah Gurib-Fakim, les quatre autres lauréates sont :

Ligia Gargallo, professeure au département de chimie et physique à l’Université catholique pontificale du Chili, à Santiago, a reçu le prix « pour ses études sur les solutions de molécules flexibles à longue chaîne ». Elle a étudié notamment la manière dont les monomères interagissent pour conférer à l’enzyme ses propriétés fonctionnelles. Les résulats qu’elle a publiés permettent le développement d’applications dans des domaines tels que la technologie, la médecine et l’environnement.

Mildred Dresselhaus, du Massachusetts Institute of Technology, à Cambridge, aux États-Unis, a été distinguée « pour ses études théoriques en physique des solides et en particulier sa conceptualisation des nanotubes de carbone » Grâce à leur petite taille, leur solidité mécanique extrêmement élevée et une grande conductivité électrique, les nanotubes de carbone sont idéaux pour les nouveaux matériaux utilisés dans la fabrication des bicycles « poids-plume » et les écrans plats.

Margaret Brimble, professeure à la chaire de chimie organique et médicinale de l’Université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, a été honorée « pour ses synthèses de produits naturels complexes, en particulier des toxines trouvées chez les mollusques ». Elle a consacré une grande partie de son travail à la synthèse des toxines de mollusques qui sont utiles à la conception de médicaments destinés à soigner l’Alzheimer, l’épilepsie, l’hypertension, les accidents vasculaires et le cancer.

Tatiana Birshtein, professeure à l’Institut des composés macromoleculaires et membre de l’Académie russe des sciences, à Saint-Pétersbourg, en Russie, a été distinguée « pour ses recherches sur la forme, la taille, et les mouvements des molécules en longue chaîne ». Elle a découvert des propriétés d’auto-organisation de divers systèmes polymériques remarquables, utilisés dans la fabrication du nylon, du polyester, de la mousse de polystyrène, du Plexiglas ou du Téflon.

Les lauréates 2007, qui ont reçu 100 000 dollars chacune, ont été sélectionnées par un jury international présidé par le professeur Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique, en présence du professeur Christian de Duve, prix Nobel de médecine et président-fondateur du Prix L’Oréal-Unesco en 1998.

Les femmes sont encore très souvent ignorées et discriminées dans le monde scientifique. Elles ne représentent que 27% des chercheurs dans le monde avec de grandes disparités selon les continents : 46 % en Amérique du Sud, 29% en Afrique, 15 % en Asie, selon une étude de l’Unesco réalisée en 2006.

Pour l’Europe, la Commission européenne a recensé 32% de femmes dans les laboratoires publics et 18 % seulement dans les laboratoires privés. Quant à l’OCDE, elle note une forte déperdition d’étudiants en sciences et technologies, particulièrement prononcée chez les filles, notamment aux États-Unis, au Canada et en France.

Les Prix L’Oréal-Unesco ont pour objectif de reconnaître la contribution de chercheuses émérites au progrès de la science et d’encourager la participation féminine à la recherche scientifique. À ce jour, 47 scientifiques originaires de 21 pays ont été distinguées.

En plus des prix, quinze bourses internationales Unesco-L’Oréal sont attribuées chaque année à de jeunes post-doctorantes.

Pour en savoir plus sur le prix l’Oreal-UNESCO

Pour en savoir plus : Voir le site de l’Agence universitaire de la Francophonie

Copyright photo et texte : AUF

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