Algérie : un millier de journalistes privés de salaire !


Lecture 2 min.
1199561-000_1e08l8

Plus de 1 000 journalistes algériens n’ont pas reçu de salaire depuis un an et d’autres risquent de perdre leur emploi, a indiqué aujourd’hui, jeudi 11 juin, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).

La Fédération s’alarme « d’une presse en déliquescence et de l’impact de la crise sur les travailleurs des médias ». Car selon elle, « depuis l’été 2019, de terribles crises ont éclaté au sein des chaînes de télévision privées, conséquences inévitables de l’émergence anarchique de ce type de médias lancés dès 2011 par des opérateurs privés, qui ont investi dans le secteur « sans respecter les critères d’investissement à long terme ».

Par ailleurs, le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, appelle le gouvernement « à réagir immédiatement en mettant en place des mesures concrètes pour soutenir le secteur et l’information ».

Et d’ajouter : « Nous espérons que le nouveau gouvernement algérien mettra en pratique les engagements qu’il a pris lors de son investiture et lors du processus de consultations pour réformer le secteur des médias, afin de soutenir l’indépendance de la presse, la sécurité financière et physique des journalistes et éviter toute ingérence politique dans les lignes éditoriales ».

Le manque d’empressement, poursuit-il, « dans la gestion de la crise de la presse et le vide législatif et organisationnel qui ne respecte pas les normes internationales relatives à la liberté de la presse et à la liberté d’expression semblent indiquer que le gouvernement a pris la décision d’éliminer le secteur de la presse en Algérie ».

Promesse du Président Tebboune lors de son discours d’investiture

Pour l’institution, « le secteur de la presse en Algérie subit de plein fouet la crise financière et se trouve également confronté à une crise de la formation et du professionnalisme qui nuit gravement à l’éthique journalistique et а la qualité de l’information ». La FIJ dénonce également la manière « obscure » dont le gouvernement contrôle la publicité publique.

Ainsi l’ambiguïté et l’inégalité dans la distribution de cette publicité aux journaux, malgré les promesses du gouvernement d’adopter des normes transparentes dans leur octroi, ne diffèrent pas, selon la FIJ, des pratiques qui prévalent depuis des années. Elle dénonce un « contrôle politique continu des institutions de presse et leur dépendance éditoriale ».

Pourtant, lors de son discours d’investiture le 19 décembre 2019, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune avait exprimé sa volonté de protéger et soutenir la liberté d’expression et la liberté de la presse. La FIJ pointe également du doigt l’incarcération de Khaled Drareni, correspondant de TV5 et fondateur du site internet Casbah Tribune depuis le 29 mars 2020, et les nombreuses intimidations dont ont fait l’objet nombre de journalistes.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News