Algérie : Sadek Hadjres appelle les Algériens à boycotter « la mascarade de la révision constitutionnelle »


Lecture 3 min.
Sadek_Hadjeres_21e_Maghreb_des_Livres_Paris_7_et_8_février_2015-scaled-e1602783174934

À quelques jours de la révision constitutionnelle en Algérie, soit le 1er novembre de cette année, les voix s’élèvent pour dire « non à la mascarade », « non à la reproduction du système Bouteflika » (Président déchu le 2 avril 2019, après les événements du Hirak initié le 22 février de la même année).

Sadek Hadjeres, est un homme politique algérien mais également l’auteur de « Quand une nation s’éveille : 1928-1949 », ou alors « La démocratie en Algérie, réforme ou révolution ? sur la crise algérienne et les moyens d’en sortir ».

Il souhaite mettre en garde contre la disposition de la révision constitutionnelle qui porte sur les interventions éventuelles de l’armée nationale (ANP), en dehors du territoire national, qualifié, selon lui, de « traquenard impérialiste ».

L’ancien dirigeant du PAGS (Parti de l’avant-garde socialiste) considère que le référendum, auquel a appelé Abdelmadjid Tebboune en grande pompe, est une « mascarade » et un « travestissement » du Grand novembre. « A l’approche de l’anniversaire du Grand novembre, un double signal d’alarme alerte les Algériens », a-t-il souligné.

Et d’enchaîner, « il émane des actes et des intentions (affichées ou masquées) de cercles locaux et internationaux, tous deux foncièrement hostiles aux intérêts vitaux et aux espoirs que nourrit notre Nation ».

Il affirme également que ces « Issabates (les bandes) de la corruption et de la répression antidémocratique, de concert avec les dirigeants des complexes militaro-financiers de plusieurs pays (…), tentent de remettre en cause les traditions et acquis algériens de souveraineté et de non-assujettissement aux ennemis de cette souveraineté. Ils voudraient ensemble, une fois pour toutes, resserrer les deux mâchoires du même piège. Celui d’une domination commune à la fois néo-coloniale et anti-démocratique ».

Ces manœuvres, poursuit-il, prennent forme à travers la « mascarade constitutionnelle ».

Il pense qu’il s’agit « d’une œuvre d’une conspiration, externe et interne qui a pour objectif, à travers le référendum prévu le 01 novembre 2020, de travestir grossièrement le premier Novembre officiel (…) au profit de la coalition des mafias algériennes et des prédateurs internationaux ».

Pour l’ex-militant du PPA puis du PCA, le peuple algérien « rejettera en masse la tragicomédie du pseudo référendum constitutionnel qui, de fait, est une trahison des valeurs de la Nation et des Citoyens ».

Il appelle ainsi les Algériens « politiquement et moralement régénérés » par « l’exaltant soulèvement d’après février 2019 », à favoriser, « pour l’immédiat et dans la durée, les conditions de nouvelles avancées vers les solutions de Paix, de liberté, de droits humains, d’édification, de conquêtes sociales et culturelles ».

M. Sadek Hadjeres précise néanmoins que ce mois de novembre est une « occasion de faire progresser toutes ces valeurs », et ce, par la « non-participation sans équivoque à la mascarade du 1er novembre officiel ». Il s’agit, selon lui, d’une « mystification encore plus grossière et néfaste que celle du 12 décembre 2019 (date du scrutin lors duquel Abdelmadjid Tebboune fut élu, Ndlr) ».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News