Algérie, Privatisation : Bouteflika tape sur la table


Lecture 3 min.
arton60418

En marge d’une visite de travail à Relizane, ce dimanche, le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a précisé qu’ « aucune ouverture de capital, aucune privatisation d’une entreprise nationale ne sera faite sans l’accord de Monsieur le président de la République, et ce sont ses prérogatives ».

« Nous n’avons jamais procédé à l’ouverture de capital des entreprises sans qu’il y ait consultation au niveau du gouvernement (…) Le dernier mot revient au président de la République. Aucune ouverture de capital, aucune privatisation d’une entreprise nationale ne sera faite sans l’accord de Monsieur le président de la République, et ce sont ses prérogatives ». C’est ce qu’a déclaré, ce dimanche 14 janvier 2018, le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, en marge d’une visite de travail à Relizane.

Cette décision met prématurément fin au processus de privatisation qui a été déclenché, après la signature de la Charte du partenariat public-privé (PPP), le 23 décembre dernier, entre le gouvernement, l’UGTA et le FCE. « Nous faciliterons l’ouverture du capital des Petites et Moyennes Entreprises publiques dans le cadre de la législation en vigueur », avait notamment indiqué M. Ouyahia lors de cette réunion.

Cette déclaration du ministre de l’Energie vient conforter l’information selon laquelle la présidence de la République a adressé, il y a quelques jours, une instruction au Premier ministre l’enjoignant de mettre un terme à toute volonté d’ouvrir le capital des sociétés étatiques. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le patron du FCE, Ali Haddad et le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd ont signé, le 23 décembre dernier, la charte du partenariat public privé (PPP) qui ouvre la voie à la privatisation des entreprises publiques.

Djamel Ould Abbes, secrétaire général du Front de libération national (FLN), avait aussitôt affiché son mécontentement et organisé, quelques jours plus tard, une « Tripartite » bis, toujours avec Haddad et Sidi Said, durant laquelle il a exprimé l’attachement de son parti aux entreprises publiques. « Le FLN veut préserver, garder et protéger le secteur public stratégique. Toutes les entreprises stratégiques sont intouchables. C’est une position irréversible. C’est le serment de Novembre. Cela concerne autant Sonatrach et Sonelgaz que l’ENIE, l’ENIEM, PMA Constantine et SNVI. Tout cela est sacré pour le FLN. C’est protégé par la Constitution. Notre président de la République et président du parti protège également le secteur public », a déclaré Ould Abbes, qui insiste que : « à partir d’aujourd’hui, le gouvernement va coordonner avec nous ».

Cette sortie de Youcef Yousfi, qui transmet ainsi un message clair du chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, semble siffler la fin de la récréation, et met fin à toute volonté d’octroi de la liberté de procéder à l’ouverture du capital des entreprises nationales algériennes.

Avatar photo
Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News