Algérie : pourquoi le drapeau berbère fait-il l’objet d’une interdiction ?


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En Algérie, seul le drapeau algérien sera toléré dans les manifestations a décidé l’armée de façon unilatérale. Résultat, une vingtaine de manifestants ayant brandi le drapeau berbère ont été arrêtés lors des dernières manifestations antigouvernementale à Alger.

Lors des manifestation qui secouent l’Algérie depuis plusieurs mois, on a vu fleurir les drapeaux berbères, a tel point que l’armée semble avoir peur et redouterait un nouveau printemps kabyle. Le chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, qui est à la manœuvre depuis la démission de Bouteflika a donc décidé d’interdire aux manifestants de brandir des drapeaux autres que ceux de l’Algérie lors de leurs rassemblements : L’Algérie n’a qu’un seul drapeau pour lequel sont morts des millions de martyrs. Elle n’a qu’un seul emblème qui représente sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale et populaire. […] Il a ainsi été procédé à des instructions et des ordres aux forces de sécurité pour l’application ferme et précise des lois en vigueur et de contrer tous ceux qui tenteraient à nouveau de toucher aux sentiments des Algériens dans cette question sensible a déclaré Gaid Salah. Le Gouvernement craint-il un nouveau printemps berbère ?

Une interdiction qui n’a pas été totalement respecté et lors des grandes manifestation de vendredi, les drapeaux amazighs ont été portés haut par de nombreuses personnes, entrainant une vague d’arrestations. Si dans les villes d’Oran ou de Sétif les manifestants ont vite été relâchés, à Alger ils ont été emprisonnés et présenté au tribunal ce dimanche.

L’armée accuse les suspects d’avoir « porté atteinte à l’unité nationale« , ont déclaré les avocats Noureddine Benissad et Karim Heddar qui représentent les manifestants après leur comparution devant le tribunal.

La région montagneuse de la Kabylie à l’est d’Alger abrite la plus grande communauté berbère d’Algérie qui a longtemps souffert de marginalisation. Les partisans des suspects se sont rassemblés devant un tribunal du centre d’Alger pour dénoncer leur détention. « On en a marre de ceux qui sont au pouvoir. On en a marre des généraux« , ont-ils scandé.

Le juge d’instruction devrait rapidement statuer sur la suite à donner à l’accusation, il peut relâcher les manifestants et les mettre sous contrôle judiciaire, soit les placer sous mandat de dépôt et s’ils sont reconnus coupables, ils pourraient être condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison..

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