Algérie  : plusieurs arrestations et comparutions immédiates à l’encontre des activistes pro-Hirak !


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La police algérienne
La police algérienne

Depuis hier et aujourd’hui encore, en pleine pandémie du Covid-19, plusieurs activistes pro-Hirak ont été arrêtés à Béjaia, Bouira ainsi qu’à Alger. Certains d’entre eux ont vu la confirmation de leurs comparutions immédiates.

On constate notamment que le fondateur du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) et militant infatigable Hakim Addad a été arrêté, ce dimanche 14 juin, par des policiers en civil, à Alger. Il avait été arrêté une première fois le 4 octobre 2019. Également incarcéré à la prison d’El Harrach, il avait été libéré en janvier 2020. Quatre de ses camarades et une centaine d’autres militants du mouvement populaire avait également été relâchés dans le cadre de ce « geste symbolique » du gouvernement en signe d’apaisement.

Par ailleurs, l’ancien journaliste-écrivain et figure emblématique du Hirak, Fodil Boumala a, quant à lui, été interpellé, aujourd’hui, selon l’avocat et défenseur des droits humains, Me Abdelghani Badi. Rappelons que Foudil Boumala avait déjà passé cinq mois en détention, à la prison d’El Harrach. Arrêté le 19 septembre 2019, il était alors poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale ». Il sera ensuite acquitté, le 1er mars 2020, par le tribunal de Dar El Beïda (Alger).

La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) confirme que « Hakim Addad et Fodil Boumala ont été arrêtés cette après-midi. Ils se trouvent au niveau de la Brigade de la gendarmerie de Bab-Jdid ».

À Bouira, dans le sud-est d’Alger, une vague d’arrestations s’est également abattue, vendredi 12 juin, sur les manifestants.

« Comme à l’accoutumée, les tenants du pouvoir de fait procèdent par le déni et une violation des moindres Droits Humains dans le vain but de perdurer. Manifester pacifiquement, se réunir et s ‘exprimer librement ne constituent pas des infractions, mais des libertés fondamentales prétendument garanties », dénonce Maître Fetta Sadat, sur sa page Facebook.

Dans l’après-midi du vendredi, des manifestants pro-Hirak ont investi les rues de Béjaïa, à 220 km à l’est d’Alger. La marche a été violemment réprimée. On dénombre des dizaines arrestations. Selon le Comité National pour la libération des Détenus (CNLD), les manifestants arrêtés ont été placés, par le tribunal de la ville, sous mandat de dépôt.

Entre autres, on compte le journaliste Marzoug Touati et les deux activistes Yanis Adjila, et Amer Berri. Ils sont placés en garde à vue suite à leur arrestation. Les autres manifestants arrêtés ont été relâchés, en fin de journée.

Selon le même comité, Yanis Adjila et Marzoug Touati sont poursuivis pour « incitation à attroupement, publication et distribution de publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale, mettre la vie d’autrui (des autres personnes) en danger durant la période du confinement ».

Amar Beri, quant à lui, est poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitué, incitation à attroupement non armé, mettre la vie d’autrui (des autres personnes) en danger durant la période du confinement », précise la même source.

Après leur comparution immédiate, le juge d’instruction près de la Cour de Béjaia a décidé de renvoyer leurs audiences au 17 juin prochain à 16 heures précises (heure locale), d’après le CNLD.

Ces dernières arrestations ont un goût amer pour les militants politiques et défenseurs des libertés et droits humains. L’objectif pour Nadia Chouitem, députée démissionnaire du Parti des Travailleurs (PT), est clair :  arrêter la mobilisation. « Le processus révolutionnaire doit aboutir car ce système démontre chaque jour qu’il est de nature ultra-repressive et qu’il est le véritable danger pour la Nation », s’indigne Mme Chouitem.

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