Algérie-Maroc : les tensions refont surface


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La décision du Maroc de rappeler son ambassadeur à Alger pour consultation témoigne des relations conflictuelles qu’entretiennent ces deux pays de l’Union du Maghreb Arabe.

(De notre correspondant à Alger)

Alors que la première conférence de solidarité africaine pour l’indépendance du peuple sahraoui a annoncé la clôture de la Conférence d’Abuja, la décision qui en résulte irrite au plus haut sommet le royaume du Maroc. Ce qui a conduit les dignitaires de ce pays à rappeler leur ambassadeur à la capitale algérienne pour consultations.

Cette irritation a pour point nodal la naissance d’une coordination dénommée Task force africaine de solidarité avec le peuple sahraoui. « Cette décision fait suite à la multiplication des actes de provocation et d’hostilité de l’Algérie », a indiqué un communiqué émanant du ministère marocain des Affaires étrangères. La tenue de cette conférence intervient quelques jours seulement après l’appel du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, en direction du Maroc voisin, à la retenue et à la sagesse. Un contexte de tensions renouvelées entre les deux pays qui entretiennent des relations conflictuelles et qui ont pour origine la question du Sahara occidental. Dans le discours lu en son nom lundi par le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, Abdelaziz Bouteflika qui considérait « plus que jamais d’actualité » la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, maintient le cap sur cette question. Il est résolument décidé à ne pas reculer d’un iota. Une situation qui ne semble aucunement connaître un dénouement heureux, même si cette « Task force » pourrait mener à des « actions multiformes » tout en étant composée des pays suivants : l’Algérie, le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Cameroun et le Bénin.

Aussi, les organisateurs de cette première conférence du genre ont fait part, dans leur « Déclaration finale », de la création d’un Comité africain de coordination de la solidarité avec la cause sahraouie. L’instauration d’une « journée spéciale » de solidarité à la lutte du peuple sahraoui en découle aussi comme décision, ce qui donne à l’événement une grande ampleur. Plusieurs points seront au centre des débats en marge de la première réunion qui aura lieu les 14 et 15 décembre prochain. Et ce, à l’issue de la 4e Conférence internationale qui aura pour thème « Les droits des peuples et la résistance : cas du Sahara occidental », dans la capitale algérienne, Alger. Les participants usent déjà d’un ton loin d’être tendre à l’adresse des dignitaires du royaume chérifien. Ils parlent de « décolonisation des territoires occupés », de « régime colonial marocain » et non sans dénoncer « l’exploitation illégale des richesses naturelles du peuple sahraoui ».

Les semaines à venir charrieront beaucoup de nouvelles données à une équation toujours confuse. Pour l’heure, force est de reconnaître que les relations entre le Maroc et l’Algérie se sont détériorées davantage, avec notamment le rappel de l’ambassadeur du Maroc à Alger.

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