Algérie : les islamistes dénoncent la destitution de Morsi


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Le coup de force des militaires algériens n’a pas laissé insensibles les islamistes algériens qui ont unanimement dénoncé la destitution de Mohamed Morsi. Le coordinateur de l’Alliance de l’Algérie Verte (AAV), Azzedine Djarafa, a toutefois appelé les Egyptiens à éviter tout recours à la violence.

(De notre correspondant à Alger)

Les partis islamistes algériens dénoncent, dans divers communiqués, le « coup d’Etat militaire » orchestré contre le premier Président égyptien démocratiquement élu, Mohamed Morsi. Le coordinateur de l’Alliance de l’Algérie Verte (AAV), Azzedine Djarafa, souhaite toutefois que les partisans de Morsi s’écartent de tout acte de violence. Le président du Mouvement pour la Société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, a lui aussi tenu à inviter les partisans du Président déchu à plus de retenue. « Nous exhortons les partisans du Dr Morsi à faire preuve de retenue et à s’en tenir au changement pacifique », a-t-il dit. Le parti d’Ennahda s’est lui aussi adressé à ses congénères égyptiens qu’il invite à la modération.

Les islamistes algériens qui ont vécu une expérience semblable en 1992, après le coup de force opéré par les généraux dits « janvieristes » qui ont interrompu le processus électoral, savent de quoi ils parlent. Ils savent aussi que tout recours à la force entraînera le pays dans une violence sans précédent. Les islamistes algériens appellent les partisans de la légalité à éviter l’effusion de sang et à surtout ne pas tomber « dans le piège des ennemis de l’Égypte ». Tout en condamnant fermement et avec vigueur l’action de l’armée qui a déposé le Président Morsi détenu au Caire, le MSP d’Abderrezak Makri a qualifié cette destitution de « coup d’État militaire ».

Les islamistes algériens, qui avaient salué le nouveau modèle démocratique en Egypte, après l’élection de Mohamed Morsi, multiplient les contacts afin d’éviter un bain de sang. Une démarche qui constitue actuellement le credo du parti d’Abdelmadjid Menasra, le Front du changement, qui lui aussi dénonce « un coup d’État contre la légitimité constitutionnelle ». Selon lui, la situation actuelle de l’Egypte repose sur une attitude revancharde des puissances occidentales. Il y voit une preuve de « l’hypocrisie des appels à la démocratie lancés par certaines puissances mondiales ».

Certains Algériens aussi dénoncent le recours à la force et à la violence d’une institution censée défendre les intérêts suprêmes de la nation. « Les militaires arabes sont connus pour leur attitude dominatrice à l’égard de leur propre peuple. Ils ne daigneront jamais respecter la volonté des peuples. Et tout comportement social, tendant à nuire à leurs ambitions hégémoniques, les poussent à recourir à la gâchette pour régler leurs comptes », nous fait remarquer un étudiant d’Alger.

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