Algérie : le tourisme au milieu des dunes


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Le troisième Festival du tourisme saharien (26-31 mars) s’est ouvert à l’ombre de la magnifique dune de Taghit, dans la wilaya de Béchar (sud-ouest de l’Algérie). Des délégations venues de tout le Sud algérien, plus de 70 invités internationaux… le festival semble s’installer dans la durée.

Jamais deux sans trois ! En Algérie, le Festival du tourisme saharien semble s’être installé dans le paysage. Après Tamanrasset et Biskra, la troisième édition, qui s’est ouverte dimanche et se clôturera samedi prochain, a pour cadre Taghit, magnifique oasis dont la fameuse dune est connue dans tout le pays. Le festival s’est ouvert en présence du ministre du Tourisme, M. Moussa, au son de la derbouka et des coups de fusil tirés lors du baroud des troupes folkloriques.

Toutes les wilayas du Sud algérien sont représentées par des délégations : Ghardaïa, Ouargla, Saïda, Tamanrasset, Djanet, Tindouf… Pour l’occasion, une grande kraïma (tente) a été plantée au pied de la dune. Cette dernière accueille tous les curieux du coin. Les familles se sont installées confortablement dans le sable chaud, les enfants s’amusent, les jeunes filles ont rajouté des casquettes à l’effigie du festival par-dessus leur voile. Un petit vent salvateur souffle sur l’assemblée.

« Il est hors de question de faire du tourisme de masse »

Le Festival est l’occasion de réhabiliter et de valoriser le circuit touristique dans la région de la Saoura, moins connue que celles de Tamanrasset ou Djanet. « Taghit est la perle du Sahara ! », rappelle le wali de Béchar, Azzedine Mechri. « Ce festival est comme un déclic, une occasion de sensibiliser les populations locales au tourisme. Nous avons besoin de développer l’activité touristique, qui créé une dynamique économique, des emplois directs et indirects. Dans notre wilaya, le secteur est en progression positive et constante avec des visiteurs venant d’Europe (France, Allemagne, Espagne, Italie, Suisse). Nous avons plusieurs agences de voyages et nous allons en inaugurer une cette semaine. Nous avons aussi plusieurs hôtels, dont un trois étoiles, et des auberges de jeunesse. Mais les infrastructures sont à améliorer. » Comme dans l’ensemble du sud algérien. D’ailleurs, les autorités algériennes sont conscientes qu’elles ne sont qu’au début d’un processus.

« Le Sud est un environnement fragile », rappelle Abdelkader Gouti, directeur de la communication au ministère du Tourisme. « Il est hors de question de faire du tourisme de masse, sinon, dans 10 ans, la dune de Taghit aura disparu ! Oui, pour le développement du tourisme, mais à notre rythme. Nous avons une stratégie sur 20 ans et nous souhaitons nous positionner durablement, en imposant une originalité par rapport à nos voisins. Je pense que le tourisme peut être un des leviers pour permettre à l’Algérie de s’ouvrir, mais pas à n’importe quel prix. Nous avons accueilli l’année passée 480 000 touristes étrangers. Notre ambition est d’atteindre 2 à 3 millions de visiteurs d’ici 10 à 15 ans, pas plus… »

Bel endroit pour une rencontre

L’Algérie mise sur des manifestations comme le Festival pour faire connaître ses richesses. Ainsi, le village touristique est l’occasion de découvrir les différentes régions du Sud algérien. Sur le marché artisanal, flotte un air de kermesse bon enfant. C’est la sortie pour les habitants de la petite ville, qui se mélangent aux quelques 70 invités internationaux, journalistes et tour opérateurs, qui n’étaient qu’une trentaine l’année passée. « C’est très bien d’organiser ce genre de manifestation », se réjouit Abdelkrim Hammoudi, directeur d’une agence de voyages à Tamanrasset. « Personnellement, ça me permet de rencontrer des gens très différents, de discuter, de nouer des relations d’affaires. Je distribue mes cartes de visite, c’est important ! »

On croise aussi beaucoup de touristes algériens comme Mohamed, venu de Tlemcen avec trois copains et qui se laisse bercer par les chants des femmes de Tindouf qui ont improvisé un concert sous leur tente. Ou comme cette famille de Béjaïa, émerveillée de pouvoir marcher pieds nus dans le sable. Alors que le soleil commence à décliner, tout le monde se retrouve sur la dune pour profiter du coucher de soleil. Au loin, on entend encore des éclats de la fête. Encore cinq jours pour profiter du Festival !

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