Algérie : le discours d’Hollande au Parlement, de la repentance ?


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François Hollande est arrivé mercredi après-midi à Alger, la capitale de l’Algérie dans le cadre d’une visite officielle de 36 heures. Lors d’un discours à la presse, le soir-même, le président français s’était refusé de présenter des excuses à son ancienne colonie pour le lourd passé que partage les deux pays, parlant de reconnaissance de l’histoire. Pourtant, son allocution de ce jeudi, devant le Parlement algérien, ressemble un peu à de la repentance. Morceaux choisis.

Hollande a-t-il cédé à la pression d’une certaine frange politique algérienne ? Le président français a tenu ce jeudi un discours devant le Parlement d’Alger qui ressemble un peu à de la repentance. Alors que l’occupant de l’Elysée avait assuré, hier lors d’un point presse, qu’il n’allait pas présenter des excuses à son ancienne colonie au sujet de leur histoire commune, préférant parler de reconnaissance.

Une chose est sûre, la tirade de François Hollande a été copieusement applaudie. Morceaux choisis : « Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal […] Ce système a un nom: c’est la colonisation et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien », a déclaré le président français sous les acclamations des parlementaires algériens. Et de poursuivre : « Parmi ces souffrances … les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata (qui) demeurent ancrés dans la conscience des Algériens mais aussi des Français … le 8 mai 1945, le jour même ou le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles », a souligné l’occupant de l’Elysée.

François Hollande, consensuel à souhait, a quand même tenu à envoyer des signaux à la droite et l’extrême droite françaises qui auraient pu fustiger sa repentance : La vérité, « elle doit être dite aussi sur les conditions dans lesquelles l’Algérie s’est délivrée du système colonial, sur cette guerre qui, longtemps n’a pas dit son nom en France, la guerre d’Algérie », faisant référence à la guerre civile ponctuée par des massacres perpétrées aussi bien par l’Algérie que par la France. Pour enfin appeler à respecter toutes les mémoires, et non seulement la mémoire algérienne ? « Nous avons le respect de la mémoire, de toutes les mémoires … Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, les injustices, les massacres, la torture », a prévenu le président français.

François Hollande a-t-il cédé à la pression des partis islamistes, notamment des parlementaires de l’Alliance verte, qui menaçaient de boycotter sa déclaration s’il ne présentait pas des excuses pour le massacre des manifestants du FLN (Front de libération nationale) tués à Paris le 17 octobre 1961 ? Sans s’excuser, le président français a plus que flatté l’Algérie avec un discours, aux accents de repentance, qui s’est attiré les bonnes grâces du Parlement algérien. Une marque de fabrique hollandaise !

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