Algérie : la campagne présidentielle débute sous tension


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Manifestations en Algérie
Manifestations en Algérie

Depuis dimanche, la campagne pour la présidentielle qui doit se tenir le 12 décembre a démarré en Algérie. Pour le moment, c’est avec beaucoup de peine que les 5 candidats inscrits sur la liste électorale la mènent. Des forces de police sont présentes sur les lieux des meetings pour assurer la sécurité alors que plusieurs contestataires ont perturbé ces rencontres politiques, affichant leur opposition à la tenue de la Présidentielle compte tenu des conditions dans lesquelles se trouve actuellement l’Algérie.

Des troubles de plus en plus nombreux

Depuis le lancement, dimanche 17 novembre 2019, de la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie, les candidats se déplacent dans tout le pays pour essayer de convaincre les Algériens. La campagne est émaillée de troubles.

Alors que les meetings sont interrompus par endroits, des protestataires scandent des slogans hostiles à l’élection présidentielle devant les salles où sont tenues les rencontres politiques. Pendant ce temps, les manifestations du vendredi contre l’élection continuent de mobiliser des milliers de personnes.

L’ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis, nommé aux débuts des années 2000, a fait une incursion dans l’Est du pays, ce lundi. Les deux meetings prévus ont été émaillés de perturbations. Au cours du premier meeting, la police a procédé à l’interpellation de 3 protestataires, des faits rapportés par un journal local. Pour le second meeting, c’est par dizaine que les protestataires se sont amassés à l’extérieur du lieu de la rencontre pour scander « pas de vote ».

Le même scénario a été reproduit à l’occasion du meeting de campagne d’Abdelmadjid Tebboune, lui aussi, ancien Premier ministre dans le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il s’était rendu dans le centre du pays, plus précisément l’Adrar.

Un appel au calme est lancé

D’après les dernières informations rapportées par la presse algérienne, de nombreux rassemblements contre le scrutin sont tenus dans la plupart des grandes villes du pays. Il a été rapporté par la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme que la police avait tiré des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc contre les manifestants, dans la région proche de Bejaia. Un bilan fait état de 3 blessés légers.

Le vice-président de la Ligue appelle d’ores et déjà la population algérienne au calme alors même que le pays se trouve dans une situation très délicate. Il craint surtout un embrasement généralisé de la violence, à seulement quelques jours de l’élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain.

Ces manifestations ont démarré près de 48 heures avant le début de la campagne, le vendredi 15 novembre. C’est la 39e semaine de suite que ces manifestations mobilisaient la population algérienne à moins d’un mois du scrutin. Les protestataires revendiquent notamment le changement du système politique ainsi que le renouveau de la classe politique à la tête de l’Etat.

Ils ont bravé la pluie par milliers dans les rues de la capitale et celles de Constantine et Oran, deux grandes villes du pays. C’est donc unanimement que tous les candidats à la Présidentielle, dont deux anciens ministres sont rejetés par les manifestants qui n’ont pas hésité à scander des slogans très virulents contre la tenue du scrutin dans l’état actuel des choses.

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