Algérie : Hollande a rendez-vous avec l’Histoire ?


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François Hollande entame ce mercredi une visite d’Etat en Algérie. Une première depuis qu’il est devenu Président de la France. Un déplacement officiel aux accents politiques : l’occupant actuel de l’Elysée s’exprimera, en effet, devant les deux chambres du Parlement algérien, avant sa déclaration conjointe avec Abdelaziz Bouteflika portant sur la coopération politique bilatérale. Un séminaire intergouvernemental annuel doit notamment être acté. Mais surtout, les Algériens attendent du président français des excuses pour le massacre du 17 octobre 1961.

L’Algérie attend Hollande de pied ferme. C’est la toute première fois que le président français se rend en Algérie pour une visite d’Etat. Il entame ce mercredi un déplacement éminemment politique, de 36 heures, qui marquera peut-être l’histoire commune des deux pays. Pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l’Histoire, l’occupant actuel de l’Elysée a ramené dans ses bagages une armée de ministres : Laurent Fabius (Ministre des Affaires étrangères), Pierre Moscovici (Ministre de l’Economie et des Finances), Manuel Valls (Ministre de l’Intérieur), Arnaud Montebourg (Ministre du Redressement productif), et Yamina Benguigui (Ministre de la Francophonie).

L’Algérie s’est, de son côté, préparée à recevoir comme il se doit François Hollande et sa délégation. « Il suffit de parcourir les rues que doit emprunter le convoi officiel : les façades ont été blanchies, les chaussées refaites, le pays est au garde à vous », rapporte TF1.fr. C’est dire si les deux pays, qui ont une histoire commune liée à la colonisation, attendent énormément de cette rencontre, notamment en matière de politique.

Un Partenariat d’exception bis ?

François Hollande doit s’exprimer devant les deux chambres du Parlement algérien, une déclaration conjointe avec Abdelaziz Bouteflika portant sur la coopération politique est par ailleurs prévue. L’accord entre les deux pays sur un séminaire intergouvernemental annuel devra ponctuer le chapitre politique de cette visite d’Etat. Et pour cause : selon la presse algérienne, cet accord, s’il est est conclu, sera semblable aux conseils ministériels franco-allemands.

Un défi de taille pour l’occupant actuel de l’Elysée. Qui se doit de faire oublier la promesse non aboutie de Jacques Chirac qui, en son temps, avait déjà signé un Partenariat d’exception avec l’Algérie, sans pour autant l’appliquer.

Massacre du 17 octobre 1961 : l’Algérie réclame des excuses

François Hollande a suscité beaucoup d’attentes auprès des Algériens en reconnaissant le massacre des manifestants du FLN (Front de libération nationale) tués à Paris le 17 octobre 1961. Un geste qui n’a pas satisfait l’ensemble de la classe politique algérienne, entre autres les partis islamistes qui en réclament davantage, c’est-à-dire des excuses. Ils menacent tout simplement de boycotter le discours que prononcera François Hollande, jeudi, devant le Parlement. Les parlementaires de l’Alliance verte ont, alors, décidé de faire l’impasse sur une allocution qu’ils considèrent déjà « vide de sens ».

La déclaration de l’occupant actuel de l’Elysée sera donc scrutée à la loupe, même en France car de telles excuses seront perçues comme de la repentance alors que de l’autre côté de la Méditerranée, la presse soulignera son aspect historique. Au président français de trouver les mots justes pour ouvrir le dialogue afin d’améliorer les relations diplomatiques entre les deux pays. Sinon, son bain de foule à Tlemecen (en province) risquerait de ne pas faire mouche.

En marge de cette visite officielle, François Hollande fera en outre office de VRP d’une quarantaine de chefs d’entreprises qui l’accompagnent, sans oublier de parachever la coopération sur l’installation d’une usine Renault en Algérie. Le président français a donc un double objectif : politique et économique.

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