Algérie : Ait Ahmed renonce à la vie politique


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Le plus vieux parti d’opposition algérien, le front des forces socialistes (FFS), changera de main au printemps de l’année prochaine. 50 ans après sa création, son leader charismatique Hocine Ait Ahmed, gagné par l’âge, décide enfin de quitter la barque.

De notre correspondant

Le président du Front des forces socialistes (FFS) Hocine Aït-Ahmed, exilé en Suisse, a décidé de quitter le parti à la faveur du 5ème congrès programmé pour le printemps de l’année prochaine. Il songe dores et déjà à la constitution d’une fondation qui portera son nom En décidant de mettre un terme aux 70 années de militantisme politique ,sénescence oblige, reconnais que « ….les cycles de la vie s’imposent à tous ». « Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice» a-t-il laissé entendre non sans se rassurer que la relève existe dans le parti dont il a réussi la grandeur notamment au lendemain de l’ouverture du champ politique en Algérie à la faveur de la constitution de 1989.

Le front des forces socialiste, partisan du combat politique pour une alternative démocratique, changera, donc, de main au printemps 2013. Aussi bien en Kabylie, son fief naturel que dans les autres régions du pays, il a réussi à élargir sa base militante et à conquérir de nouveaux citoyens fideles à sa thèse. Pour son désormais ex leader, «Cet acquis inestimable doit être mesuré à sa juste valeur. Pour les partis comme pour les femmes et les hommes, il faut savoir grandir, si on ne veut pas finir dans les dérives infantiles.». Hocine Ait Ahmed , a choisi de quitter la barque à une ère où le monde arabe cherche fébrilement une issue de sortie de crise née de la révolte qui a gagné une bonne partie des pays de l’Afrique du nord. Avant de décider cette fin, il n’a pas omis d’émettre sa lecture sur la situation politique du pays. «La menace d’une guerre de déstabilisation majeure pèse lourdement sur la région du Sahel. Elle peut entraîner l’ensemble du Maghreb dans des turbulences dévastatrices ».

La succession se prépare

Les militants et cadres du parti mobilisé pour sa succession :
L’ancien représentant du parti à l’étranger, Samir Bouakouir, appelle pour un rassemblement des forces du parti pour en réussir la continuité. Une rencontre nationale des militants et cadres du parti est, dans cette optique, prévue pour le 5 janvier 2013. Une occasion que Bouakouir considère comme « …l’occasion de réaffirmer avec force notre attachement et notre fidélité aux idéaux et valeurs fondateurs et notre refus ferme et résolu de la logique de confiscation du FFS».

Un appel pour la mobilisation des forces vives du parti est aussi lancé par les autres militants de base, soucieux de maintenir la ligne directrice du double refus, à la fois de l’Etat policier et de la République intégriste. « Les militants de notre parti ont un rendez vous avec l’histoire au printemps de l’année prochaine. Tous ceux et celles qui épousent les idées du parti doivent resserrer les rangs et sortir victorieusement de la machination orchestrée à notre encontre dans les officines du pouvoir pour étouffer les voix qui les dérangent » note S.Achour cadre militant du parti. La direction du plus éminent parti d’opposition démocratique avec à sa tête, Ali Laskri, est aussi destinataire d’appel à faire preuve de « maturité politique » et « opérer des révisions déchirantes en acceptant l’ouverture d’un dialogue politique sans exclusive ».

Le retour des cadres comme Ahmed Djeddai , Mustapha Bouhadef et autres pour apporter leur touche contributive dans le choix éclairé de la ligne à suivre est plus qu’attendu alors que le parti est à la croisée des chemins.

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