Algérie : affaire Khalifa, enfin l’épilogue ?


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Abdelmoumen Khalifa bientôt entre les mains de la justice algérienne ? L’extradition de l’ex-golden boy algérien se précise, le ministre de l’intérieur britannique a autorisé une procédure dans ce sens hier, après avoir longtemps hésité. Son avocate, Anita Vasisht, a néanmoins annoncé qu’elle allait faire appel de la décision.

Londres vient de donner son feu vert à l’extradition vers l’Algérie de l’ancien homme d’affaires algérien Abdelmoumen Khalifa. Le ministre de l‘Intérieur britannique a fait savoir, mercredi 28 avril, qu’il autorisait une procédure dans ce sens après avoir reçu des « garanties » du gouvernement algérien. Abdelmoumen Khalifa, 43 ans, a été condamné par défaut à la perpétuité par le tribunal criminel de Blida, en mars 2007. Il avait été reconnu coupable d’«association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux », dans le cadre du scandale financier d’El Khalifa Bank et de plusieurs entreprises liées à son empire.

L’affaire «suivie de près» par Londres

Dans une lettre expliquant les motifs de sa décision, et dont l’AFP a diffusé des extraits, le ministère de l’Intérieur britannique « a conclu que rien ne l’empêchait d’ordonner l’extradition de M. Khalifa en vertu » de la loi sur l’extradition de 2003, après avoir « examiné avec soin » toutes les requêtes. Le Home Office se dit aussi rassuré quant à la peine maximale encourue par l’ancien magnat algérien. « La peine de mort pour des infractions économiques a été abolie en novembre 2001. Il ne risque par conséquent pas la peine capitale », précise encore la lettre qui prévient néanmoins que « l’affaire de M. Khalifa sera suivie de près» par les autorités britanniques.
La justice britannique avait autorisé l’extradition de Abdelmomen Khalifa le 25 juin 2009. Mais c’est après avoir longtemps hésité que Londres semble enfin consentir à remettre l’ancien homme d’affaires aux autorités algériennes. Le ministre de l’Intérieur Alan Johnson, qui devait initialement valider la décision de justice avant le 24 octobre 2009, avait reporté à quatre reprises, avant de se prononcer. Abdelmomen Khalifa avait été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, en France.

Un dernier appel ?

L’extradition de l’ancien homme d’affaires ne devrait toutefois pas intervenir dans l’immédiat. Il dispose encore de la possibilité de faire un appel dans un délai de 14 jours. Anita Vasisht, son avocate, a d’ailleurs annoncé son intention de le faire. Ce qui devrait suspendre la procédure. Le suspense devrait donc encore durer. Mais dans l’hypothèse où l’ancien homme d’affaire serait réellement extradé et jugé en Algérie, où le scandale Khalifa a eu l’effet d’un séisme impliquant de hauts responsables politiques, des « personnalités pourraient se voir inquiétées », prévient le quotidien El-Watan, ajoutant qu’« il est certain que beaucoup se tiennent le ventre et ont déjà commencé à sombrer dans une terrible angoisse ».

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